B. Mahmoud La dernière commande passée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales auprès de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de 22 milliards de dinars, pour l'acquisition de 1.300 minicars de transport scolaire et 2.870 camions industriels, reste une petite bouffée d'oxygène pour une société publique qui croule sous des dettes estimées à 60 milliards de dinars. La société nationale enregistre un découvert de 42 milliards de dinars. «Notre carnet de commandes est plein jusqu'à l'horizon 2010. Cette nouvelle commande va autoriser une réduction de l'endettement, mais on ne pourra pas résorber notre dette», affirme le PDG de la SNVI Mokhtar Chahboub. Il soutient que l'endettement énorme de la société publique ne peut être épongé que par l'Etat. «J'ai bon espoir de voir le dossier des dettes traité par le gouvernement», a déclaré hier le patron de la SNVI sur les ondes de la chaîne III. Les dettes pharamineuses ne sont pas le seul souci de la SNVI, mais d'autres menaces guettent ce fleuron de l'économie nationale et notamment la concurrence acharnée imposée par les concessionnaires qui ont réussit à grignoter, ces dix dernières années, des parts importants du marché local. La part du marché de la SNVI estimée il y a quelques années à 40% a chuté à 15%. La principale cause de cette dégringolade est les délais de livraison trop longs. «Nous avons une capacité de production de 5.000 véhicules par an, alors que notre carnet de commande est de 15.000 véhicules», confie le PDG de la SNVI. Patienter trois années pour avoir un camion peut décourager les plus téméraires. Pour remédier à cette situation, le patron de la SNVI annonce un plan de redressement interne qui devra être examiné bientôt par le Conseil de Participation de l'Etat (CPE). Objectif: doubler les capacités de production de l'usine de Rouiba pour atteindre 10.000 véhicules annuellement. «Ce plan de redressement interne sera validé dans les prochaines semaines par le ministère de l'Industrie avant d'être examiné par le CPE», précise Mokhtar Chahboub. Il ajoute que la société publique a un besoin urgent d'un plan global d'investissement et pour rationnaliser ses activités et pour reconquérir le marché algérien. Un coup de pouce mais… Revenant sur la dernière commande du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, il signale que la SNVI va recruter 1.000 travailleurs en plus de 500 autres nouveaux postes dans les sociétés sous-traitantes. Questionné sur le volume global des exportations, il souligne que la SNVI a exporté ces dernières années pour un montant de 90 millions de dollars notamment vers des pays africains. Pour 2009 un nouveau contrat de 2 millions de dollars a été contracté au Mali. Il y a également un autre contrat de 3 millions de dollars avec un autre pays africain. A noter que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a signé jeudi à Alger un contrat-programme pour l'acquisition de tout le matériel roulant de nettoiement, d'hygiène et de salubrité, de transport scolaire et de la rénovation des engins avec la Société nationale des véhicules industriels. Il s'agit de l'acquisition de 1.300 minicars destinés au transport scolaire et 2.870 camions industriels pour un montant de 22 milliards de dinars. Selon les explications du ministre, les nouveaux minicars, qui s'ajoutent aux 1.300 déjà acquis en 2005, visent à «améliorer les conditions de transport scolaire sur l'ensemble des communes d'Algérie». Il s'agit, également, de l'acquisition de 2.870 camions destinés à la voirie et à la collecte des ordures ménagères. B.M.