Les choses vont bien pour la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Après des commandes publiques successives dont la dernière en date a été celle du ministère des Transports pour 300 autobus destinés au transport universitaire, la SNVI vient de bénéficier d'un nouveau plan de redressement validé dimanche par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Il s'agit de l'effacement du découvert de cette société publique estimé à 42 milliards de dinars gelé depuis septembre 2003 et de la mobilisation à moyen terme d'investissements de 10 milliards de dinars pour la modernisation de l'appareil de production. «La SNVI envisage l'avenir avec un peu plus de sérénité. Le passif sera résorbé», a révélé, hier, Mokhtar Chahboub, DG de la SNVI. Le premier responsable de cette société publique, qui était hier l'invité de la rédaction de la chaîne III, a annoncé également que la SNVI devra avoir à sa disposition de moyens financiers et matériels pour moderniser ses équipements. Elle va ainsi bénéficier de trois milliards de dinars à court terme. Revenant sur la question des dettes, il annonce la mise en place d'un planning pour l'effacement des dettes estimées à 62 milliards de dinars avec l'implication des banques. Questionné sur la situation actuelle de la SNVI, Mokhtar Chaboub signale que les commandes publiques estimées à 35 milliards de dinars représentent deux années de plan de charge. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait passé, il y a quelques mois, une commande de 22 milliards de dinars pour l'acquisition de 1.300 minicars de transport scolaire et 2.870 camions industriels. Une petite bouffée d'oxygène pour une société qui croule sous des dettes pharamineuses. Les commandes publiques vont d'un côté permettre de sauver la société et de l'autre assurer la création de plus de 1.500 nouveaux emplois. Les dettes ne sont pas le seul souci de la SNVI. D'autres menaces guettent ce fleuron de l'économie nationale et notamment la concurrence acharnée imposée par les concessionnaires qui ont réussi à grignoter, ces dix dernières années, des parts importants du marché local. La part du marché de la SNVI, estimée il y a quelques années à 40%, a chuté à 15%. La cause est le retard dans les livraisons des commandes. La SNVI a une capacité de production de 5.000 véhicules par an, alors que son carnet de commande est de 15.000 véhicules. Patienter trois années pour avoir un camion peut décourager les entrepreneurs les plus téméraires. La société vise ainsi, selon son PDG, de doubler les capacités de production pour atteindre 10.000 véhicules annuellement. Il est à signaler que la société publique a exporté, ces dernières années, pour un montant de 90 millions de dollars notamment vers des pays africains. Pour 2009, un nouveau contrat de 2 millions de dollars a été contracté au Mali. Il y a également un autre contrat de 3 millions de dollars avec un autre pays africain.