Le sens de la question est de savoir si la personne interrogée pense que le rôle qui lui est cité fait partie effectivement du rôle de l'école ou non. Les cinq rôles proposés sont : – Compléter l'éducation donnée par les parents – Donner les valeurs et les connaissances pour être un bon citoyen – Donner les connaissances nécessaires en matière de religion Donner les bases nécessaires pour faciliter l'apprentissage d'une profession – Donner une bonne base de connaissances et de culture générale On ne sera pas étonné de voir que l'écrasante majorité des Algériens approuve à chaque fois ces différents rôles, puisque dans tous les cas le taux d'acceptation de chaque rôle cité dépasse les 84%. Ce taux d'acceptation diffère par contre d'un rôle à l'autre : 93% pour compléter l'éducation des parents, 91% pour donner les valeurs nécessaires pour être un bon citoyen, 87% pour faciliter l'apprentissage d'une profession, 90% pour donner une bonne culture générale, et enfin le rôle qui recueille le moins de suffrages est celui de donner les connaissances nécessaires en matière de religion. Mais il en recueille quand même 84%. Le niveau élevé de ces taux fait qu'on ne constate pratiquement aucune différence au sein de la population suivant les différentes variables caractéristiques de la population : région, dispersion géographique, sexe, âge ou niveau d'instruction. Les différences observées entre les deux sexes, les tranches d'âge, ou les niveaux d'instruction dépassent rarement les 5%. Il n'y a pas de différences non plus entre les personnes qui ont des enfants actuellement scolarisés et celles qui n'en ont pas.A la question des rôles qui d'après eux sont prioritaires, les sondés répondent qu'il s'agit d'abord de compléter l'éducation des parents. Chez 52%, ce rôle est cité comme le premier rôle prioritaire. 16% le citent en deuxième et 12% en troisième. 82% le citent donc parmi les trois premiers rôles prioritaires. Comme rôle prioritaire, 14% des personnes interrogées citent aussi en premier «donner les valeurs et les connaissances nécessaires pour être un bon citoyen». Ce rôle vient loin derrière «compléter l'éducation des parents». Les proportions pour les autres rôles sont pratiquement les mêmes : 14% pour donner les connaissances nécessaires en matière de religion, 9% pour donner les connaissances nécessaires pour pouvoir apprendre une profession et 8% pour le rôle de donner une bonne culture générale. Si on somme, pour chaque rôle, les individus qui le citent parmi les trois premiers rôles, on trouve 82% pour compléter l'éducation des parents, donner l'éducation pour être un bon citoyen est cité par 64% des sondés, donner les connaissances en matière de religion par 56%, donner les connaissances pour pouvoir apprendre un métier par 51% et enfin donner une bonne culture générale par 46%. La majorité des Algériens pense que la manière dont l'école remplit ces différents rôles est moyennement satisfaisante. On observe, ici, que c'est pour le rôle de compléter l'éducation des parents que la proportion de satisfaits est la plus importante, soit 37%. Pour tous les autres rôles, la proportion de satisfaits va de 28% (pour l'insertion professionnelle) à 33% (culture générale). En fait, c'est surtout la proportion de moyennement satisfaits qui est à chaque fois la plus importante. Elle est sensiblement la même, allant de 42% à 44%. Enfin, la proportion de personnes qui trouvent que l'école ne remplit pas le rôle cité va de 18% à 20% pour le rôle de compléter l'éducation, à 20% les connaissances pour être un bon citoyen ou la culture générale pour atteindre 25% pour l'éducation religieuse et l'insertion à la formation professionnelle. En fait, il faut noter que dans la majorité des cas, les personnes interrogées ont tendance à noter les rôles de la même manière. C'est-à-dire qu'une majorité de personnes parmi celles qui trouvent que l'école remplit de manière satisfaisante son rôle de compléter l'éducation des parents, trouvera aussi qu'elle remplit de manière satisfaisante les autres rôles et inversement. Au total, la diversification des avis quant à la manière dont est rempli un rôle ou un autre ne touche qu'une proportion relativement faible de la population. Lorsqu'on s'intéresse aux opinions dans les différentes catégories de la population, des différences assez nettes apparaissent. Mais il faut noter au préalable que contrairement à d'autres questions du sondage, il y a sur la question de l'avis sur la manière dont sont remplis les différents rôles très peu de personnes qui répondent «Je ne sais pas», même parmi les personnes analphabètes ou d'un faible niveau d'instruction. Ceci signifierait que malgré le faible niveau d'instruction, la quasi-totalité des personnes interrogées se sentent suffisamment interpellées ou en position légitime pour donner un avis sur la manière dont l'école remplit ses différents rôles. On verra que ceci n'est pas le cas pour des questions plus techniques sur le niveau, la méthode ou la place des différentes matières. Des différences significatives apparaissent lorsqu'on compare les opinions exprimées dans l'urbain et celles exprimées dans le rural, celles des hommes et celles des femmes ou enfin celles des différentes tranches d'âge entre elles. Le sens est systématiquement le même pour les cinq rôles cités : les ruraux sont plus satisfaits que les urbains, les femmes plus que les hommes et les plus âgés plus que les plus jeunes. Par exemple, pour le rôle considéré comme prioritaire, celui de compléter l'éducation donnée par les parents, 44% de ruraux sont satisfaits contre 33% d'urbains, 42% des femmes sont satisfaites contre 32% des hommes, 27% des 18-24 ans contre 48% des 55 ans et plus. Mais ces différences sont sans doute en très grande partie déterminées par le niveau d'instruction. C'est ainsi que les analphabètes sont majoritairement satisfaits (51%) sur la manière dont l'école assure ce complément d'éducation alors qu'ils ne sont que 26% du supérieur à l'être. Le degré de satisfaction par rapport à la manière dont l'école remplit ses différents rôles semble fortement déterminé par le fait qu'on ait eu accès à l'école ou non ou que cet accès ait été limité ou non. L'absence d'accès ou un accès limité amenant à être moins exigeant, comme si cela permettait de mieux mesurer la valeur du peu qui y serait donné.Phénomène intéressant à noter aussi, les parents d'élèves seraient moins exigeants que ceux qui ne le sont pas : 44% des parents d'élèves sont satisfaits contre 34% pour ceux qui ne sont pas parents d'élèves. L'effet semble ici aussi dû au niveau d'instruction. Plus de 40% des personnes qui ne sont pas parents d'élèves ont un niveau supérieur ou égal au secondaire alors qu'ils sont seulement 26% pour ceux qui sont parents d'élèves.