Enfant à la maison, élève une fois franchi le portail de l?établissement scolaire, la même personne porte parfois deux casquettes différentes. Ce double statut peut parfois poser problème à l?enseignant. «Je n?ai pas pu terminer mon travail à la maison à cause d?une panne de courant» ; « je suis en retard à cause du réveil qui n?a pas sonné» : autant de parades servies par des élèves pour se justifier. Est-ce exact ? Disent-ils la vérité ? Tel autre est mou et indolent. N?est-il point malade, anémique ? Seuls les parents pourraient répondre à ces questions. Ainsi informé sur le caractère et l?état physique de ses élèves, l?enseignant obtiendra de meilleurs résultats. Autres raisons et non des moindres : la surcharge des classes, mais aussi la lourdeur (en poids et en longueur) des programmes empêchent un bon usage des répartitions pédagogiques. Dans un tel contexte, l?enseignant n?a pas le temps nécessaire pour assurer convenablement et complètement l?éducation de ses élèves. Inévitablement, le temps lui fera défaut pour donner les conseils ou l?enseignement dont chaque élève a besoin. Si la culture générale ? comprendre par là l?éducation et l?instruction ? est du ressort de l?école, la culture individuelle, ce complément indispensable, incombe à la famille. Cette dernière est tout indiquée pour donner une culture appropriée à l?état moral de chaque enfant. Perçue sous cet angle, la coopération entre les deux partenaires (l?école et la famille) aura des retombées positives sur l?enfant/élève, lequel positivera ses attentes par rapport à son destin scolaire et se motivera davantage. Communication Cependant, pour qu?elle soit harmonieuse, cette complémentarité tant souhaitée doit intégrer une donnée fondamentale : la bonne communication entre l?école et la famille. Tâche délicate pour ce qu?elle impose aux parents : une bonne connaissance de la réalité scolaire. Les parents ont besoin, pour jouer pleinement leur rôle de partenaire, d?être informés et sensibilisés. Ils ne doivent pas ignorer les aspects du fonctionnement de l?école, les modalités de passage, les dates des compositions et des devoirs, le règlement intérieur? Le déficit en communication est aggravé par l?ignorance souvent, les préjugés familiaux ou locaux parfois. On n?oubliera pas de pointer du doigt les réflexes «d?autodéfense» de l?institution scolaire pour qui communiquer relève d?une faiblesse ou d?un laxisme professionnel. Des parents ne cessent de dénoncer la bureaucratie qui verrouille la vie scolaire de leurs enfants. Certains chefs d?établissement jouent le rôle de chefs militaires difficiles à approcher. Une pratique et un comportement incompatibles avec la noble fonction de pédagogue.
