Apres un procès qui aura duré deux jours, le tribunal criminel près la cour de Biskra a condamné, mercredi dernier, l'ancien receveur de la poste de la commune de Aïn Zaâtout, F.S., âgé de 47 ans, à 10 ans de prison ferme, assortis d'une amende de 1 million de dinars pour détournement et dilapidation de fonds postaux et falsification de documents comptables et administratifs. Co-inculpé dans cette affaire, A.D., directeur d'agence d'Algérie Poste, écopera de la même peine pour complicité. Trois autres inculpés ont été condamnés à 5 ans de prison ferme, assortis de 500 000 DA d'amende, tandis que plusieurs autres fonctionnaires et commerçants ont été innocentés. Les peines prononcées correspondent à celles requises par le procureur de la République, lequel, dans son réquisitoire, a mis en exergue le fait que le receveur de Aïn Zaâtout a dilapidé pendant des mois les fonds de la poste et que 13 millions de dinars étaient partis en fumée au détriment du Trésor public. Cette affaire a éclaté en avril 2004, quand le remplaçant du receveur de Aïn Zaâtout, qui avait demandé un congé de 5 jours, avait rejoint la poste de ce petit village montagneux et avait constaté que le coffre était vide. Le principal accusé s'était volatilisé vers un pays limitrophe en laissant un trou dans la comptabilité de plusieurs milliards de centimes. Quelques mois plus tard, il est arrêté à Batna sans un sou. Son jugement a mis au jour un ensemble de défaillances et de lacunes dans le contrôle et le suivi des mouvements de fonds, qui a poussé « la poste à complètement revoir ses procédures administratives et celles d'alimentation des comptes des centres postaux de tout le pays », a indiqué un témoin en marge de ce procès.