Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a maintenu sa décision de débrayage pour aujourd'hui. L'initiative de paralyser les établissements du secondaire a été décidée le 31 janvier dernier, lors de la réunion en session extraordinaire des délégués du syndicat. A cet effet, ces derniers ont eu à traiter l'évolution de la situation dans les lycées d'Alger après la journée de protestation du 5 octobre 2004 et le rassemblement tenu le 10 janvier 2005 pour dénoncer les blocages rencontrés et le refus des responsables de l'Académie d'ouvrir les portes du dialogue. Le CLA a critiqué les agissements des représentants de l'Académie d'Alger en indiquant qu'à « la place du dialogue et de l'approbation de l'accord tranché avec les représentants des collectifs des enseignants dans les lycées d'Alger, en avril 2004, l'Académie a choisi, par animosité aveugle, l'escalade », affirment les représentants du CLA. Les enseignants affiliés à ce syndicat estiment, en outre, que « la riposte de l'Académie fait suite à la revendication du CLA pour plus de considération aux enseignants, la réclamation de leur pouvoir pédagogique, l'amélioration de leurs conditions de travail et le respect des engagements souscrits par l'inspecteur de l'Académie ». Le CLA est convaincu que l'objectif de l'Académie est d'isoler « les représentants des enseignants », de les sanctionner pour en faire un exemple, de leur refuser l'accès aux lycées, de les priver de locaux et de différer l'application des accords convenus. A ce propos, le CLA a illustré cet état de fait par « l'agression d'un enseignant du lycée Mohamed Boudiaf par un parent d'élève, et ce avec la complicité de l'administration ». « Le retour aux menaces, aux intimidations, aux avertissements, aux ponctions sur salaire, le non-payement total des journées de grève ponctionnées alors que les enseignants ont rattrapé complètement les cours sont, entre autres, les éléments qui nous poussent à la révolte », a soutenu le CLA qui estime que c'est en réponse à la situation de blocage de dialogue qu'il recourt à la grève. Notons que le premier responsable du CLA a été convoqué, hier, au tribunal suite à une plainte déposée par les responsables de l'Académie d'Alger. Par ailleurs, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) se dit solidaire avec le CLA. « Nous avons, au niveau de la wilaya d'Alger, une multitude de problèmes administratifs et financiers. Nous soutenons l'action du CLA et nous pensons qu'il est nécessaire d'unir nos efforts pour faire face à l'injustice », a souligné M. Lemdani, représentant du CNAPEST au niveau de la wilaya d'Alger. De son côté, le conseil de la wilaya de Tizi Ouzou a décidé un débrayage de deux jours à partir de demain. « Dans cette région, les enseignants ont été privés injustement de leur droit. Ils ont ras-le-bol de cette situation. Nous nous interrogeons : à qui profite le pourrissement et pourquoi l'Académie refuse-t-elle de régler les problèmes des enseignants ? », dira M. Lemdani.