Le Conseil autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) a maintenu sa décision d'aller vers un mouvement de protestation les 5 et 6 octobre et ce, en dépit de la rencontre tenue hier au siège du ministère de l'Education et qui a regroupé les représentants du syndicat et le premier responsable du ministère. De son côté, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a décidé de faire du 5 octobre, journée internationale de l'Enseignant, une journée symbolique de protestation et d'action et ce, à l'échelle nationale. Les responsables du CLA déposeront le même jour un mémorandum élaboré par ses membres au ministère de l'Education nationale et auprès du cabinet du chef du gouvernement. Cette décision a été prise jeudi dernier lors de la réunion des délégués du syndicat pour faire l'évaluation de la rentrée scolaire. D'autres actions sont prévues par le CLA allant dans le sens de la sensibilisation des enseignants concernant le document mis en place et tout ce qui a trait au domaine de la Fonction publique. En outre, une délégation du CNAPEST s'est réunie hier avec le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, une réunion qui devait se tenir jeudi dernier, mais qui a été reportée hier à la demande des représentants du syndicat. Le report a été motivé par le fait que les représentants du CNAPEST voulaient mettre en œuvre une stratégie d'approche efficace qui sera débattue avec la tutelle. Il est à préciser que l'initiative de s'asseoir autour d'une même table et d'exposer les problèmes du corps enseignant émane du ministère. Près de deux heures et demie, durée de la réunion qui a regroupé au préalable le bureau national du CNAPEST conduit par le coordinateur national, M. Mériane, et le secrétaire général au niveau du ministère, M. Khaldi. Un tour d'horizon a été fait sur la situation des professeurs de l'enseignement secondaire et technique au niveau national. Les responsables du CNAPEST ont évoqué les difficultés liées principalement à la rentrée scolaire 2004/2005. « Le bureau national prend acte de la disponibilité du ministre de l'Education à œuvrer dans le sens du règlement des problèmes en suspens. Toutefois, nous arrêterons la démarche à suivre lors du conseil national qui se réunira prochainement et durant lequel nous rendrons compte aux membres du CNAPEST de tous les détails de cette rencontre », explique M. Mériane. Si la réunion avec les représentants du ministère était rassurante et que le ministre est décidé à prendre en charge les revendications qui relèvent de ses prérogatives, pourquoi alors le bureau du CNAPEST maintient-il le mot d'ordre de grève de deux jours ? Dans ce contexte, il est clair que le CNAPEST veut maintenir à tout prix la pression. D'ailleurs, le bureau national lance un appel à tous les enseignants du secondaire à faire preuve de plus de vigilance et à rester mobilisés jusqu'à la satisfaction de toutes leurs revendications. En somme, la mobilisation sous-entend la multiplication des actions sur le terrain. Que fera dans ce cas de figure la tutelle qui a promis, contrairement à l'année dernière, une année calme et qui à chaque fois réitère l'appel au dialogue ? Par ailleurs, rappelons que le CNAPEST demande le règlement dans l'immédiat du problème portant sur l'augmentation de la valeur des heures supplémentaires, la mise à la disposition du syndicat de locaux dans les différentes wilayas pour qu'il tienne ses réunions de travail, la révision du montant de la copie du bac qui est actuellement rémunérée à 22 DA, l'arrêt de la date consacrée aux journées d'étude sur le statut et la retraite. Pour sa part, le CLA envisage également d'occuper le terrain et sensibiliser les enseignants sur leurs droits et devoirs. Les responsables de ce syndicat estiment qu'il est de leur responsabilité de ne pas se désintéresser des revendications socioprofessionnelles et pédagogiques qui n'ont pas été prises en charge durant le mouvement de débrayage observé en 2003. Il s'agit, entre autres, de la plate-forme de revendications de février 2003 portant sur trois points, à savoir l'augmentation du salaire (30 000 DA), la retraite après 25 années d'activité légales et l'élaboration du statut particulier des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Les représentants de ce syndicat rejettent les déclarations apaisantes de M. Benbouzid, et l'augmentation partielle du revenu des enseignants élude les revendications fondamentales de leur mouvement. Il reste que les 5 et 6 octobre, ce sont les élèves qui seront pénalisés et ce sont eux qui paieront toujours les conséquences de cette stratégie...