Une ombre au tableau : les Canadiens ont refusé d'octroyer un visa à Lakhdar Belloumi, privant le public de la présence de l'ancienne gloire du football algérien. Montréal De notre correspondant Les Algériens du Canada sont sur un nuage et ils le montrent : après les deux victoires de l'équipe nationale sur le chemin de la Coupe du monde, voilà que Zinédine Zidane débarque à Montréal. Ils étaient plus de 15 000 spectateurs à venir voir ce dimanche leur idole jouer au stade Percival Molson lors d'un match qui a opposé la formation des amis de Zidane à l'équipe du service de police de la ville de Montréal qui, Québec oblige, avait deux éléments féminins dans ses rangs. Le résultat du match, comme il fallait s'y attendre, s'est soldé par un cinglant 10 à 0. L'ambiance était digne des stades algériens avec drapeaux des clubs du pays, percussions de derbouka et trompette. D'énormes drapeaux algériens ornaient les gradins. Les fans de Zidane, jeunes et moins jeunes, semblaient venir directement d'Algérie avec leur « one, two, three, viva l'Algérie ». Le match est le deuxième, après celui joué à Toronto, dans le cadre d'une tournée canadienne de la star de football. Le prochain match se jouera à Vancouver dans l'ouest canadien, ville où réside l'organisateur et où il a une école de soccer (nom du football en Amérique du Nord). L'organisateur, Ahcène Adlani, ancien joueur du MO Constantine, devra verser une partie des bénéfices de cette tournée à l'Unicef. La veille, Zidane a rencontré les jeunes de Montréal Nord, quartier « défavorisé » de la métropole. Il leur a délivré un message d'espoir. Et ce n'est pas la légitimité qui lui manque, lui qui vient des quartiers défavorisés de Marseille. Lors d'une conférence de presse, il a rappelé ses origines modestes. « J'ai grandi dans un quartier pas facile. Si on regarde mon parcours, on a envie de dire que c'est facile mais ça n'a jamais été facile, ça a été même parfois difficile mais j'ai tenu bon », a-t-il affirmé. « Il faut juste croire en ses rêves. Moi, j'ai cru aux miens. Quand on a envie de faire quelque chose, on y arrive souvent », a ajouté Zidane avant de lancer un « il n'y a pas que le sport pour réussir ». La police de Montréal ne pouvait pas espérer trouver mieux pour redorer son blason. Ce service traîne sur le dos plusieurs bavures : la mort du jeune Freddy Villanueva d'origine latino-américaine et celle, en 2006, du jeune d'origine marocaine, Anas Bennis. Deux ombres au tableau : l'absence de Belloumi à qui les Canadiens ont refusé le visa et la réaction des fédérations québécoise et canadienne de soccer qui ont failli faire avorter cette tournée. Ahcène Adlani s'est attaqué à ces deux fédérations dominées par les Italiens qui, lui « ont mis des bâtons dans les roues pour empêcher Zidane de venir ». Curieuse comme attitude si elles veulent promouvoir le soccer au Canada ! Sur le plan relation avec la presse, l'organisateur et le responsable de la sécurité ont confondu les journalistes avec de simples fans et ont fait parfois plus dans le favoritisme que dans la gestion de la sécurité de Zidane.