Le projet de création de motels, le long de la bande frontalière notamment, ambitionne de promouvoir un créneau prometteur et de résorber, par ricochet, le chômage dans cette wilaya. S'il est nécessaire de garder un œil sur les sujets sur lesquels se cristallisent les mécontentements de larges couches de la population, il importe aussi d'exploiter à fond toutes les expériences susceptibles de répondre à leurs besoins. Chez les pays voisins, les secteurs de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises et du tourisme créent des postes d'emploi au profit des universitaires, récupèrent de la rue les recalés du système éducatif pour développer chez eux d'autres aptitudes et ouvrent grandes les portes aux promoteurs dans un contexte d'émulation et de partenariat avec l'autorité politique de ces mêmes pays. A Souk Ahras, deux directions ont simplement appliqué des normes de gestion universelles pour donner, cinq ans après, des résultats probants : il s'agit de la direction de la PME et de l'artisanat et celle du tourisme. Pour la première direction, inscrite en 2008 sur la liste des wilayas performantes, le nombre des entreprises créées, par le biais de ses services depuis 2005, dépasse les 3 295 PME, ce qui représente une moyenne de plus de 5 000 emplois temporaires et autres permanents pour la wilaya. Kamel Salmi, le directeur des PMEA, a déclaré, lors de plusieurs rencontres officielles, que « la création des entreprises est un processus permanent d'apprentissage, d'information et d'introduction de nouveaux réflexes chez l'entrepreneur, susceptibles de contribuer à la création de postes d'emploi et d'accélérer le taux de croissance économique ». Dans cette même optique, la direction du tourisme réussit bon an, mal an à réduire de la léthargie qui caractérisait le secteur pour passer en wilaya-pilote, malgré les vieux réflexes et les réticences. La création de sept zones d'extension touristique, l'officialisation dans le cadre du renforcement du tourisme culturel et cultuel du circuit Saint-Augustin-Madaure, le projet de création de motels avec commodités, le long de la bande frontalière notamment, ambitionnent de promouvoir un créneau économiquement prometteur et résorber, par ricochet, le chômage à Souk Ahras. La formation en cours des guides touristiques et les facilités accordées aux investisseurs dans le domaine de l'hôtellerie, talon d'Achille du secteur, sont autant de mesures adoptées par ladite direction dans sa lancée vers la création d'un pôle régional. Titah Saïd, directeur du tourisme, qui refuse de dissocier la gestion de son secteur de la politique de l'emploi, croit à l'épanouissement social par le biais des secteurs autres que celui des hydrocarbures. Il a récemment déclaré, lors d'une interview accordée à un confrère et rendue publique par la direction, ceci : « Le tourisme constitue le nouveau moteur de développement durable et une ressource alternative aux hydrocarbures épuisables. » Il a déclaré, par ailleurs, à El Watan, que le tourisme à Souk Ahras est capable d'assurer l'affluence des visiteurs pendant les quatre saisons, occasionnant, ainsi, des emplois semi-permanents dans l'hôtellerie, le transport, la restauration, l'artisanat et les services. « Les stations thermales, les forêts, les vestiges de la région et la position géographique de la wilaya sont des atouts non négligeables pour le développement d'un tourisme permanent à Souk Ahras », a-t-il expliqué. Des caillots qui obstruent les deux secteurs, il en existe. Seule une volonté politique (c'est de politique d'emploi qu'il s'agit) est susceptible de les diluer et de valoriser, par voie de conséquence, les efforts consentis à Souk Ahras et probablement ailleurs.