Le transport des étudiants figure, en effet, parmi les points noirs des œuvres universitaires : seuls 195 bus assurent des dessertes à travers 50 lignes urbaines et semi urbaines. Une flotte loin de satisfaire les besoins des étudiants. Il faut dire que les étudiants éprouvent toutes les peines à rentrer chez eux les week-ends et à rejoindre l'université au début de la semaine. Alors que l'université de Béjaïa compte actuellement plus de 35 000 étudiants, le transport universitaire est défaillant. L'offre est dérisoire. Les tristes scènes des bousculades aux arrêts de bus sont légion. La coordination souligne également l'état de vétusté des bus assurant les dessertes. Les bus ont une moyenne de 17 ans. Les étudiants ne comprennent pas pourquoi la direction des œuvres universitaires ne signe pas une convention avec la SNTF pour permettre de mettre en place des dessertes par train pour les étudiants. Il faut dire que seul le rail est à même de résoudre cet épineux problème. Autre précarité signalée : la restauration. «La nourriture servie dans le restaurant universitaire est immangeable. Les aliments n'ont aucun goût», se plaint une étudiante. Par ailleurs, les étudiants qualifient de «très maigre» le montant de la bourse qui leur est allouée. Les signataires de la déclaration dénoncent le retard pris dans l'application de l'annonce du président de la république portant sur une revalorisation du montant de cette allocation sociale. Autre sujet de mécontentement des étudiants, «la non application de la directive de la direction générale des œuvres universitaires portant sur la gratuité de l'accès à l'Internet dans les résidences universitaires.» Sur le plan de l'hébergement, deux étudiants sur trois disposent d'un lit dans une chambre universitaire. Toutefois, quatre étudiants partagent la même chambre. «Nous ne pouvons pas nous concentrer pour préparer nos examens», peste Abdenour, étudiant. D'autres étudiants reprochent à la direction des œuvres universitaires de séparer les anciens étudiants et des nouveaux bacheliers. Ces derniers, relèvent-ils, sont affectés dans la résidence universitaire de Berchiche (El Kseur). Les étudiants dénoncent, du coup, «le mode d'affectation des étudiants filles et garçons dans les cités U.» «La cité du 17 octobre par exemple, abrite 700 filles et seuls une vingtaine de garçons. Cette répartition dénote une volonté de mettre fin, en douce, à la mixité» estime la coordination. Cette organisation estudiantine réclame ainsi la sauvegarde de la mixité dans les résidences universitaires, «élément essentiel qui caractérise l'image de l'université universelle et moderne.» Nos tentatives de joindre le directeur des œuvres universitaires (DOU) afin de s'exprimer sur ces sujets ont été vaines.