Insuffisance de lits, de distractions, problème de transport sont autant d'aléas perturbant leur cursus scolaire. Vivre à Bejaia et être étudiant est loin d'être une sinécure. Et ce ne sont pas les milliers d'étudiants qui vont nous contredire, eux qui ne cessent de porter à notre connaissance tant d'insuffisances qui rendent leur vie dans les différentes cités «U» si difficile, voire impossible. Malek est de ceux-là. Il était en colère ce matin à cause du manque d'eau chronique qui frappe sa cité de résidence. Ce matin, il n'a même pas pu se laver le visage. Il était contraint d'aller dans le café situé à proximité de la cité «U» pour sa toilette. A la résidence universitaire 17-Octobre, l'eau ne coule que très rarement dans les robinets. «Depuis le début de l'année scolaire, l'eau est distribuée au compte-gouttes. L'eau n'arrive qu'une fois par jour et seulement pendant une heure», déclarait-il en précisant sur un ton désabusé: «Parfois, la cité est alimentée pendant que ses occupants sont dans les campus.» L'eau n'est pas le seul souci de ces hommes et femmes sensés pourtant n'être préoccupés que par les études. Ce n'est malheureusement pas le cas. Les étudiants font face à des tas de problèmes qui pourrissent les cités universitaires de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. A entendre les étudiants parler, on saisit aisément le décor triste qu'est la vie dans les cités. Insuffisance de lits, de distractions et de loisirs, salles de lecture exiguës, problème de transport et autres aléas perturbant leur cursus scolaire. Toutes ces insuffisances ont fait l'objet de débat lors de la réunion de la coordination tenue le 22 octobre dernier au sein du campus de Targa Ouzemour, sanctionnée par une déclaration. La restauration est ainsi le point noir des résidences. Outre la médiocrité des services, la qualité des repas servis laisse à désirer surtout que très souvent la presse fait état de livraison de marchandise douteuse. A ce propos, la coordination note que «la nourriture servie dans le restaurant universitaire est immangeable. Les aliments n'ont aucun goût». L'on comprend alors la sortie médiatique de la coordination des étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, qui incrimine la gestion des oeuvres universitaires. Les rédacteurs parlent de 195 bus seulement pour assurer des dessertes à travers 50 lignes urbaines et semi-urbaines. Loin de satisfaire les besoins en la matière, les 35.000 étudiants peinent à rejoindre les cours et leurs domiciles et résidences quotidiennement. L'état de vétusté des bus n'est pas en reste puisque le document rendu public estime que les bus «ont une moyenne de 17 ans d'exercice». Ce qui sous-entend tous les risques encourus au quotidien par les étudiants en empruntant ces moyens de locomotion. Partant, une convention avec la Sntf pour permettre de mettre en place des dessertes par train pour les étudiants est souhaitée comme solution à ce problème. Dans la déclaration, les étudiants dénoncent «la non-application de la directive de la direction générale des oeuvres universitaires portant sur la gratuité de l'accès à l'Internet dans les résidences universitaires». Deux étudiants sur trois disposent d'un lit dans une chambre universitaire sur un taux d'occupation de quatre étudiants par chambre.