La septième édition de la Fête du couscous et des pâtes traditionnelles, ouverte lundi soir à la maison de la culture de Mila, n'a pas démenti le succès des éditions précédentes, grâce à l'intérêt grandissant du public. Qu'on l'appelle seksou, couscous, naâma, taâm ou berboucha, il s'agit du même plat, fabriqué selon les mêmes procédés depuis des millénaires, même s'il est servi ou accommodé de mille façons. Selon l'archéologue Ammar Nouara, qui a donné une conférence sur ce sujet, les habitants de l'Afrique du Nord connaissent le couscous depuis la nuit des temps, une période que les spécialistes situent entre 238 et 149 ans avant J.C. Le couscous constitue l'alimentation de base des Berbères et leur plat national, intimement rattaché à leur mode de vie et leurs traditions nées autour de leur activité principale, à savoir la culture des céréales en général et du blé dur en particulier, a affirmé Mme Leila Benattallah de l'Institut de l'alimentation et de la nutrition de l'université de Constantine. Selon la même intervenante, le couscous constitue un repas complet car il allie la semoule cuite à la vapeur, aux légumes secs tels que le pois chiche (hommos), les fèves et les légumes frais, ainsi que les viandes. « Nos ancêtres ont su ainsi accommoder les aliments dont ils disposent dans un seul plat à haute qualité nutritive et présentant également les qualités du goût et la bonne digestion », a ajouté Mme Benattalah qui devait en outre présenter à l'assistance une recette de préparation d'un couscous sans gluten, pour des personnes ayant une intolérance à ce composant. Les citoyens, qui étaient nombreux à l'ouverture de cette septième édition de la fête du couscous, adhèrent totalement à la tenue de cette manifestation dans leur ville, compte tenu de la place qu'occupe le couscous dans leur vie, un plat présent au quotidien et plus particulièrement lors des fêtes, des décès et des rencontres familiales. Selon Mme Fatima Haddadou de Tizi Ouzou, présente à Mila pour cette circonstance, le couscous réunit toute la famille au moins une fois par semaine et cela demeure l'une des traditions qui réunit la plupart des Algériens de toutes les régions. Mme Haddadou, qui a une préférence pour le couscous à la viande d'agneau et à la courgette, produit elle-même du couscous destiné à la commercialisation, et pour ce faire, elle a confectionné un emballage spécifique, elle atteste que ce plat est de plus en plus présent dans les industries alimentaires et offre de nombreux emplois. De son côté, Mme Meryem Medjdoub de la wilaya d'Adrar, qui a eu le 1er prix de la Fête du couscous de Mila lors de l'une de ses précédentes éditions, a donné des recettes de couscous aux sept légumes ou aux fines herbes. Selon Mme Medjdoub, le couscous aux herbes des champs, préparé en hivers, aide la femme qui vient d'accoucher à retrouver rapidement ses forces, outre qu'il garde une saveur incomparable. Une autre concurrente de Jijel a présenté diverses recettes de couscous au mérou, à la sardine et autres variétés de produits de la mer. Mme Tahtal de Annaba, pour sa part, représente la wilaya hôte de Mila intimement liée au couscous m'haouar servi avec une sauce blanche. Le couscous m'haouar, aux graines fines d'un blanc éclatant, est spécialement préparé pour les fêtes ou les grandes réceptions. Il est roulé sans utilisation de semouline, réservée pour le couscous destiné à la réserve pour la consommation annuelle « el aoula », précise-t-on.