Hier à 5h30, les éléments du Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba ont intercepté, à 11 miles au nord de Ras El Hamra, une embarcation de fabrication artisanale de 7 m à bord de laquelle avaient pris place 26 jeunes migrants clandestins, dont 4 mineurs. Dix d'entre eux ont cependant pris lla fuite ; ils font actuellement l'objet d'intenses recherches. Dès qu'ils ont aperçu l'unité semi-rigide du GTGC, les jeunes harraga ont plongé dans la mer. Profitant de la diversion, ceux qui sont restés à bord ont pris la fuite et rebroussé chemin. Après avoir récupéré les harraga en mer, qui étaient au nombre de 16, une autre unité de la marine a poursuivi les fuyards qui, en fin de course, ont laissé derrière eux l'embarcation sans moteur, abandonnée sur la plage de Refès Zahouane (ex-Toche) de Annaba. Contacté, Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des garde-côtes de Annaba, a confirmé l'information en ajoutant que l'embarcation a été saisie, mais sans moteur, « car les jeunes harraga qui ont pris la fuite ont préféré le récupérer avant de disparaître ». A l'audition, les 16 harraga ont déclaré qu'ils étaient venus d'Alger et de Annaba pour tenter de rejoindre les côtes italiennes, notamment la Sardaigne. Ils ont payé, selon toujours M. Zaïdi, entre 40 000 et 70 000 DA pour embarquer. Agés de 14 à 28 ans, ces jeunes candidats à l'immigration clandestine avaient embarqué à 1h30 à partir de la plage de Seybouse. Après les formalités d'usage, ils ont été présentés en début d'après-midi devant le procureur de la République près le tribunal de Annaba. Comme d'habitude, ils ont bénéficié d'une citation directe. Selon un décompte officiel, depuis le début de l'année en cours, plus de 250 jeunes ont été interceptés, poursuivis, arrêtés et présentés devant la justice. 2500 harraga auraient réussi à atteindre les côtes européennes, non sans dégâts puisqu'une dizaine d'entre eux ont trouvé la mort au cours de leur aventure. A vrai dire, ni la criminalisation de l'acte ni la répression et encore moins la sensibilisation n'ont de portée devant la ferme intention de ces jeunes de quitter l'Algérie. Pour ce faire, la wilaya de Annaba est devenue une plaque tournante en matière de harga, avec un véritable réseau installé dont les ramifications atteignent les quatre coins du pays.