Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a réitéré, hier à Alger, que les cas de grippe porcine détectés en Algérie et le risque d'en importer d'autres n'influeront pas sur l'opération d'envoi des hadjis aux Lieux Saints de l'Islam. « Il n'y a aucune décision pour le moment sur le report ou l'annulation du hadj », a indiqué pour sa part Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation du département de Ghlamallah. Interrogé hier, en marge de la cérémonie de sortie d'une promotion de nouveaux imams, Mohamed Aïssa a estimé que le danger n'avait pas atteint le niveau où il faudra annuler le hadj ou la omra. « On n'est pas encore arrivé à ce stade de risque du moment que les cas détectés sont encadrés et pris convenablement en charge », a-t-il estimé, précisant que « l'annulation ou non de l'opération d'envoi de hadjis ne dépend pas du ministère des Affaires religieuses mais d'un office concerné par le pèlerinage et la omra qui est composé également de représentants du ministère de la Santé ». D'ailleurs, un débat sera lancé sur le sujet de « la grippe porcine et son influence sur le hadj », le 8 juillet prochain à Dar el imam (El Harrach). Formation des imams Il est à rappeler qu'au lendemain de l'apparition du premier cas de grippe porcine en Algérie, Bouabdallah Ghlamallah avait affirmé que l'envoi de hadjis aux Lieux Saints de l'Islam se poursuivrait, même après l'apparition de ce cas. Pour ce qui est de l'encadrement des mosquées, le ministre a annoncé que ces dernières seront renforcées dans les prochains jours par 382 nouveaux imams sortis des instituts du secteur des affaires religieuses. Cette promotion compte en son sein 10 Africains, dont des Sénégalais et des Guinéens. Une manière pour les pouvoirs publics de remplir le vide de plus en plus investi par des radicaux qui travaillent pour le compte des salafistes. Des lieux non officiels, des salles de prière improvisées dans des bidonvilles ou des chalets qui ont servi au logement provisoire des sinistrés du séisme de Boumerdès échappent toujours au contrôle des autorités, selon des informations concordantes. Le ministre, qui n'évoque pas ces problèmes, a exhorté, par contre, les nouveaux imams à aider l'Etat dans ses orientations concernant la réconciliation nationale et à être un outil de lutte contre la violence et le terrorisme. Pour ce faire, le directeur de la formation au niveau du département de M. Ghlamallah a fait part, à l'occasion, de la préparation de trois décrets pour revoir le cadre des instituts de formation de son secteur. Cette décision sonne comme une volonté du ministère des Affaires religieuses de mettre de l'ordre dans le fonctionnement de ses instituts et d'éviter l'introduction en Algérie de nouveaux rites importés de l'étranger. Il y a quelques années, le département de Ghlamallah avait décidé d'entreprendre une formation plus approfondie au profit des imams. Mal encadrées dans le temps, les mosquées algériennes ont subi les interférences d'autres rites, plus rigoristes et plus radicaux, tels que le salafisme ou le wahabisme. Ce dernier se manifeste par un prosélytisme axé sur le statut des personnes comme le port obligatoire du hidjab ou la non-mixité. Autre danger : des observateurs ont constaté le développement, dans certaines régions du pays, du chiisme. Les chaînes de télévision satellitaire ainsi que des réseaux clandestins de distribution de CD de propagande sont parmi les vecteurs des ces influences. Interrogé au sujet de l'existence d'une représentation officielle de la religion juive en Algérie, le ministre ne semblait pas étonné ni gêné par une telle représentation dans notre pays. « Ce n'est pas nouveau, cette représentation existe depuis l'indépendance », a-t-il affirmé.