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« La culture panafricaine loin d'être un mélange de folklore est en réalité l'avenir de notre continent » Willy Kalenga. Directeur du magazine Géopolis, Congo
Le 30 juin 2009, la RDC a commémoré le 49e anniversaire de son indépendance. Ce jour a été l'occasion de ressentir et de remonter cette africanité de la période des indépendances. C'est le lieu aussi d'évoquer l'Algérie où se tiendra un Festival panafricain. A la différence de la RDC, l'Algérie a connu une guerre pour son droit à l'autodétermination. C'est dans la douleur que les Algériens ont affronté le passage à la liberté. Indice essentiel pour comprendre comment ce pays aussi lointain que proche, nous enseigne quelques leçons de l'histoire. L'Afrique combattante, l'Afrique de nos pères a certes vécu, mais elle a laissé un goût de cendres aux générations montantes dont le défi majeur fut de se doter d'une force suffisante pour incarner les valeurs proclamées à l'indépendance. D'Alger nous parviennent des sonorités d'une culture panafricaine et des Algériens, les Congolais gardent des clichés forts d'un peuple qui est allé au-delà de sa capacité de résistance et qui remonte les rivages de la concorde, loin des mythes et des extrémismes. Alger, ville peu connue quand on part de l'Afrique Centrale. L'Afrique entière dans sa partie magrébine est déjà un « ailleurs » qui n'a que peu des rapports avec l'Afrique centrale, car les Congolais ne connaissent de l'Algérie que ce qui se dit sur le plan international, c'est-à-dire dans les médias français. Hélas, c'est le regard français qui nous présente l'Algérie. Ce pays, dans ce regard orienté, nous est apparu d'abord comme celui des rebelles-résistants c'est selon. Ce pays qui donna des insomnies au Général de Gaulle. Le film de cette présentation donne encore de ce grand pays, l'image du pays « des barbus », de ceux qui ont choisi de se fermer au monde et de construire un monde dont l'accès n'était réservé qu'à quelques « initiés ». L'Algérie c'est toujours ce pays des attentats et de l'intégrisme religieux tel que le présentent les médias occidentaux. Sur le bord de la route, ces clichés ont laissé la beauté de ce peuple dont l'âme millénaire fut nourrie par des poètes rayonnants. Ce regard étriqué n'a pas perçu le dynamisme de ce peuple dont la générosité a permis aux causes nobles, même lointaines, de trouver une terre d'accueil en Algérie. Cette Algérie que l'on connaît que par regard interposé, n'est pas la vraie Algérie. Elle est une caricature que le Festival se doit de démonter de la manière la plus éclatante. Le paradoxe historique est d'ailleurs frappant, alors que les moyens de communication n'étaient pas les plus développés, les leaders africains, ceux de nos indépendances, se connaissaient, se côtoyaient et les peuples se soutenaient. Mais à l'heure de l'internet, les peuples sont hélas étrangers les uns des autres. Et c'est assez symptomatique que le panafricanisme se vive à Paris et à Londres, qu'il soit plus facile de quitter Kinshasa pour aller à Paris que pour aller à Alger. Ces voies d'emprunt se doivent d être raccourcies pour que la culture, fondement de toute civilisation, cimente cette africanité à la recherche de ses racines. La délégation de la RDC à Alger, si par un heureux hasard, est présente, doit porter le cri fort d'une Afrique libérée de ses mythes enivrants. La culture, ce sont les réponses qu'un peuple a réservé aux problèmes de sa survie, tout au long de son histoire. La culture panafricaine, loin d'être un mélange de folklore, est en réalité l'avenir de notre continent car elle contient les secrets enfouis du génie africain. Elle est le réservoir de l'énergie manquante à la puissance africaine. C'est l'avenir de notre devenir. Alger 2009 est une nouvelle sonorité.