Mardi dernier, au siège de l'Union des entrepreneurs à Béchar, les membres de cette corporation ont tenu, dans une ambiance morose, un point de presse après l'inculpation de dix-huit entrepreneurs de travaux publics. Ces derniers, qui conservaient jusqu'ici et depuis cinq mois le statut de témoins dans l'affaire de l'hydraulique (El Watan du 21/02/2009) viennent d'être placés sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près la cour de Béchar. Le magistrat instructeur reproche à ces opérateurs la « conclusion de marchés publics contraires à la réglementation et la dilapidation », accusation que récusent ces intervenants. Pour rappel, ces entrepreneurs munis de réquisitions exhibées et délivrées par les services de la wilaya ont été appelés, au lendemain des fortes intempéries d'octobre 2008, à intervenir au niveau de l'oued de Béchar dans le cadre d'une opération dite d'urgence régie par des dispositions particulières, pour mener des travaux de démolition, décapage, nivellement et construction de murs le long des berges de la rivière avant l'arrivée de la période des grandes chaleurs. Mais, aussitôt l'annonce de leur mise sous contrôle judiciaire rendue publique mardi, ils ont décidé d'arrêter les travaux hydrauliques en voie d'achèvement pour protester contre leur inculpation. « Au mois de janvier dernier, les services de la wilaya ont fait appel à nous pour effectuer des travaux hydrauliques d'urgence et on a fait confiance aux institutions de l'Etat et aujourd'hui on se trouve accusés. En plus, comme chacun le sait nous n'avons perçu aucun centime pour les travaux effectués depuis cinq mois », indiquent-ils inquiets. En effet, une source autorisée indique que la promesse d'une régularisation qui leur a été faite par les services de la wilaya, une fois les travaux achevés, a été, entre-temps, bousculée par le scandale qui a secoué la direction, de l'hydraulique, entraînant l'inculpation et l'incarcération des agents de cette direction dont le directeur. L'enquête qui a suivi cette scabreuse affaire n'avait pas permis aux membres du comité des marchés de la wilaya de siéger et d'approuver à temps le marché portant sur ces travaux hydrauliques de l'oued de Béchar car eux-mêmes ont été placés, entre temps, sous contrôle judiciaire. Evoquant cette houleuse affaire devant les élus de l'APW et membres de l'exécutif mercredi dernier, le wali de Béchar, tout en évitant de commenter une décision de justice, a tenu à rassurer l'assistance sur la « clarté et la limpidité » des ouvrages réalisés dans l'oued de Béchar à sa demande et qui ont été expertIsés par le CTH de Tlemcen, a-t-il martelé à plusieurs reprises. Mais en attendant, les membres de la corporation des entrepreneurs ont, à travers un communiqué, lancé un appel aux ministères de l'Hydraulique et de l'Intérieur pour intervention et résolution de ce litige.