Sidi Bel Abbès est devenue aujourd'hui non seulement une région à « fortes potentialités économiques », mais aussi une plaque tournante de l'activité industrielle dans l'Ouest. La chambre de commerce et d'industrie et de la Mekerra (CCIM), créée officiellement le 24 septembre dernier, a dévoilé mardi dernier son programme d'action lors d'une conférence de presse tenue au siège de la CCIM. « Je suis convaincu que très prochainement on aura l'occasion de prouver que les opérateurs de la wilaya sont en mesure de relever le défi en contribuant efficacement à l'effort de développement et à l'essor de l'économie locale », dira en ces termes le président de la chambre, M. Feraoun Mohamed. Selon lui, la création de la CCIM répond à un besoin pressant exprimé par les opérateurs de la région pour l'« institution d'un espace de concertation et de défense des intérêts communs des opérateurs économiques de la région ». Il soulignera que Sidi Bel Abbès est devenue aujourd'hui non seulement une région à « fortes potentialités économiques », mais aussi une plaque tournante de l'activité industrielle dans l'Ouest. L'orateur, qui se dit très optimiste quant au futur, prône « une large mobilisation pour donner un autre souffle à l'économie locale ». Le vice-président de la CCIM, M. Djaroud, a pour sa part estimé que les investissements nationaux et étrangers dans la région, qui sont jusqu'ici faibles, devraient augmenter dans l'avenir, à condition, dit-il, d'améliorer et d'assainir le climat d'investissement. Nombre réduit d'adhérents « La chambre de commerce n'est pas une antenne consulaire qui ne délivre que les visas d'affaires, elle doit jouer pleinement son rôle en créant de la richesse et des postes d'emploi », a-t-il martelé, en invitant les pouvoirs publics à assouplir les modalités d'accès au foncier et de financement au profit des investisseurs potentiels. M. Djaroud a par ailleurs regretté le nombre réduit d'adhérents (1 080 opérateurs) par rapport au poids réel de la corporation qui englobe les secteurs du commerce, de l'industrie et des services. « Rien que dans le secteur du bâtiment, Sidi Bel Abbès compte plus de 2 500 entreprises, tous statuts confondus ». L'interrompt le représentant de l'Union des entrepreneurs algériens, M. Hannani. « Il faut rétablir la confiance entre les membres de la corporation en plaçant l'intérêt général au dessus de toutes les contingences », explique M. Bendouina, membre la CCIM. Il rappellera à ce sujet que la décentralisation des chambres d'industrie tend justement à élargir et à consolider leurs missions consultatives, représentatives, administratives et d'expansion économique, comme stipulé par la loi. A ce titre, le conférencier a défini les objectifs de la chambre à court terme : établir une base de données économiques des différents secteurs d'activités, instaurer des commissions techniques pour le foncier et le crédit bancaire mais surtout la recherche de partenariats d'affaires. Durant les débats, les opérateurs économiques se sont trouvés un autre point commun, celui du poids de l'informel qui mine l'économie locale. « Une solution urgente doit être dégagée par les responsables locaux pour juguler le phénomène en s'attaquant aux causes et non pas seulement aux effets induits », considère M. Feraoun. Quant à l'absence remarquée à la conférence de presse de l'ancien vice-président de la CCIO, M. Hasnaoui Okacha, l'on affirme que celui aurait « refusé » d'adhérer à la toute nouvelle chambre pour des raisons inconnues. « Pourtant, c'est à lui que revenait de droit et par obligation morale d'accompagner les premiers pas de la chambre », regretteront plusieurs opérateurs économiques. Il convient d'indiquer que la création de la chambre de commerce et d'industrie de la Mekerra est le fruit d'une scission de la chambre d'industrie d'Oran (CCIO), sur avis de la chambre nationale.