Les jeunes entrepreneurs de la wilaya de Boumerdès ayant bénéficié de crédits Ansej-Cnac ont rédigé un document dans lequel ils interpellent les pouvoirs publics. En effet, organisés autour de l'association de soutien aux jeunes entrepreneurs, ils revendiquent «la suppression des poursuites judiciaires entamées par les banques pour la saisie du matériel des jeunes entrepreneurs qui n'avaient pas respecté l'échéancier de remboursement des crédits». Selon Agraniou Brahim, président de l'association, les jeunes entrepreneurs avaient reçu des mises en demeure par le biais d'huissiers de justice émanant de certaines banques publiques comme la BADR, la BDL et le CPA. Certains réclament d'«être amnistiés des dettes» purement et simplement. Un autre a argumenté leur impossibilité de remboursement par la saturation du marché. «Nous n'avons pas pu avoir des projets. De plus, les projets se ressemblaient trop et surtout nous avions affaire à de multiples frais, comme ceux de la location, de l'assurance et des impôts», disent-ils. Selon eux, «il n'y a eu aucune étude des marchés lorsqu'on nous a octroyé les crédits». Des quinquagénaires qui avaient bénéficié de crédits se sont effondrés en pleurs : «Nous n'avons même pas de quoi nourrir nos familles ou pour payer notre loyer, comment voulez-vous qu'on rembourse les banques ?» Le président de l'association nous a précisé que des missives ont été adressées aux plus hautes autorités pour les sensibiliser sur leurs dramatiques situations : «Certains ont préféré fuir à travers l'harga, d'autres se sont réfugiés dans la drogue suite à de graves problèmes psychologiques. Aujourd'hui, des familles entières sont dans la faillite totale. Faut-il ajouter la prison ?» En effet, faute de remboursement ou de matériel saisi, les jeunes entrepreneurs risquent des poursuites judiciaires passibles d'emprisonnement.