C'est dans la salle archicomble du centre culturel d'Adekar que le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, a animé hier une conférence-débat. L'essentiel de son propos a été consacré aux critiques virulentes à l'égard du pouvoir et du RCD. Après avoir observé une minute de silence et écouté l'hymne national dédié à la mémoire « de tous ceux qui ont versé leur sang de 1962 à ce jour », le premier secrétaire du FFS a déclaré avoir choisi de tenir l'activité dans la région en raison de la situation de « non développement » qu'elle subit. La transition s'est ensuite vite faite pour aboutir sur d'autres dates symboles, le 25 et le 29 juin, dates des assassinats respectifs de Matoub et de Boudiaf, et s'attaquer au pouvoir. Le conférencier, évoquant l'impunité, a souligné que le pouvoir « n'a pas encore passé le moindre caporal devant les tribunaux ». M. Tabbou n'a pas omis de rendre un hommage, en ce 5 juillet, aux « 500 dockers d'Alger en grève pour s'opposer à la vente de leur port aux Emiratis », rappelant au passage que la première opposition à la colonisation était venue de là. Le premier secrétaire national du FFS a condamné par ailleurs l'attitude des policiers et des gendarmes dans le conflit qui ronge la région de Ghardaïa. Les tenants du pouvoir « n'admettent pas la présence de l'opposition et les éventuels soulèvements populaires susceptibles de nuire à leurs intérêts dans une région toute proche des puits de pétrole », a-t-il asséné. Puis, tour à tour, M. Tabbou évoquera le drame des harraga pour qui « toutes les issues sont fermées » et les milieux de « la maffia politique et financière » qui gangrènent la société. « Ils ferment les frontières au moment où la drogue arrive en avion », a-t-il dénoncé en substance. L'opposition, à sa tête le RCD, n'a pas non plus été épargnée par les critiques de M. Tabbou, qui a qualifié ses représentants de « marionnettes » entre les mains du pouvoir ou encore d'« embusqués de la politique » qui attendent les prochaines élections pour partager le butin. Les quelques interventions, lors du débat, se sont essentiellement portées sur l'éventuel rapprochement du FFS et du RCD – que K. Tabbou a tout de suite écarté – et sur le problème de localité de Taourirt Ighil dont le président de l'APC est d'obédience FFS.