Un 3e mandat pour Bouteflika constitue le prolongement d'un même mandat depuis 1962 », c'est ce qu'a déclaré Karim Tabbou, premier secrétaire du FFS, à propos de l'élection présidentielle prochaine, lors d'une conférence-débat qu'il a animée jeudi dernier dans la salle des fêtes de la maison de jeunes de Kendira, dans la wilaya de Béjaïa. Béjaïa De notre bureau En présence d'une foule nombreuse, le conférencier a dressé un tableau peu reluisant de la situation politique et économique du pays. La présence de l'ENTV pour couvrir la conférence n'est pas passée inaperçue. M. Tabbou y décèle, en cette période de précampagne, « une façon pour le pouvoir de dire que la télévision algérienne est ouverte à l'opposition ». Fidèle à son discours à l'égard du pouvoir en place, le conférencier a fustigé le système qui « a fait le malheur des Algériens depuis l'indépendance ». Il a souligné à ce propos que « le système a accordé en 1989 le droit de parole aux Algériens et s'est, par la suite, accordé le droit de ne plus les écouter ». Un système qui, selon lui, « a décidé de gérer le pays par la violence ». Abordant la révision constitutionnelle, il assène que « Bouteflika a prêté serment pour respecter la Constitution et a fini par violer ce même serment 10 ans après ». Il fustige au passage ce qu'il appelle « la classe politique maison » et certains partis qui, selon lui, « attendent les échéances électorales pour gagner plus d'argent ». M. Tabbou a, par ailleurs, rejeté l'idée de la présence des observateurs étrangers, comme préconisé par le RCD. Pour lui, « la présence de ces observateurs est un cadeau pour le pouvoir qui n'attend que cela pour crédibiliser le scrutin et réussir un scénario préétabli ». Ironisant sur un éventuel troisième mandat pour Bouteflika, il dira de ce dernier qu'« il sera le président algérien le plus malheureux puisqu'il sera le seul président à être mal élu pour la troisième fois ». Pour lui, il s'agit aujourd'hui de « réclamer un premier mandat pour le peuple algérien ».