Intervenant dans le cadre d'une série de conférences-débats dans plusieurs localités de Béjaïa à l'occasion de la célébration du 5 Juillet, et devant la salle du centre culturel d'Adekar pleine comme un œuf, M. Tabbou a dressé un véritable réquisitoire contre le pouvoir. Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, a été, hier, l'hôte de la commune d'Adekar pour une conférence publique à l'occasion du 47e anniversaire de l'Indépendance nationale et de la Fête nationale de la jeunesse. Intervenant dans le cadre d'une série de conférences-débats dans plusieurs localités de Béjaïa à l'occasion de la célébration du 5 Juillet, et devant la salle du centre culturel d'Adekar pleine comme un œuf, M. Tabbou a dressé un véritable réquisitoire contre le pouvoir. D'emblée, le n°2 du FFS a rendu hommage aux sacrifices consentis par cette région, le carrefour de la Kabylie, pendant la guerre de Libération nationale et pendant l'opposition armée de son parti en 1963. “La date du 5 Juillet fait rencontrer plusieurs évènements à la fois, dont l'assassinat de Matoub et celui de Boudiaf”, souligne-t-il, en relevant avec regret que personne n'a évoqué ce dernier à l'occasion de l'anniversaire de son assassinat, avant d'aborder l'actualité politique nationale. Sur ce chapitre, le conférencier n'y a pas été de main morte avec le pouvoir. “Ceux qui nous gouvernent n'ont aucune relation avec la terre algérienne”, a-t-il alors martelé, avant de livrer son témoignage à l'assistance sur ce qui se passe à Ghardaïa. “La population de Ghardaïa subit un arbitraire digne de celui du colonialisme”, déclare-t-il sans ambages. La stratégie du système aujourd'hui, estime Tabbou, est de déstructurer la politique en associant le milieu de la politique à celui des affaires en n'omettant pas de citer l'affaire Khalifa. “Le pouvoir a cassé l'image de la politique en la transformant en un lieu de conflits”, juge-t-il. “Nous sommes dans un pays dirigé par une maffia qui fait office d'Etat”, clame le n°2 du premier parti d'opposition. En cette occasion de célébration de l'Indépendance nationale, M. Tabbou soutient que les principes fondamentaux de la proclamation de Novembre 54, notamment l'édification d'un Etat de droit et d'un Maghreb des peuples, ont été trahis par le pouvoir. “Même au moment fort du terrorisme, la population est restée debout alors qu'aujourd'hui, des jeunes harragas achètent la mort dans d'autres régions du pays, et en Kabylie on assiste à un phénomène du suicide”, note l'orateur pour souligner le désarroi de la population en général et celui de la jeunesse en particulier. “Il est inconcevable qu'au moment où des jeunes Algériens achètent la mort à 20 millions, d'autres, les députés, perçoivent 30 millions”, clame-t-il sous un tonnerre d'applaudissements. Abordant dans la foulée l'échiquier politique national, le premier secrétaire national du FFS soutient avec force que seul son parti est vraiment dans l'opposition. “Les autres font de l'opposition à l'intérieur du système”, soutient-il. “Dans notre parti, nous tenons un discours juste et cohérent. Il n'y a aucun doute sur cela au sein de notre base militante même s'il nous arrive d'avoir de petits problèmes internes”, déclare-t-il, tout en faisant son mea-culpa au sujet de la commune d'Adekar où son parti ne s'est adjugé aucun siège à l'APC. Le conférencier avoue que c'est la faute à son parti qui n'a pas établi de liste digne de confiance et demande pardon à la population de la région. “Il faut savoir demander pardon quand on a fauté”, déclare-t-il, avant d'appeler la base militante de son parti dans la région à œuvrer plus pour mériter la confiance de la population en conclusion de son discours.