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Général de la pièce Kalam Amel Menghad au TNA : Les étoiles meurent aussi
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2009

Mouloud et Brahim sont partis. Ils laissent Houria, comédienne à l'automne de la vie, à l'intérieur d'un théâtre sombre et silencieux. Houria crie : «J'ai dormi dans la loge, ils m'ont oubliée.» C'est le début de la pièce, Kalam (paroles), de Amel Menghad, dont la générale a été présentée mardi soir au Théâtre national algérien (TNA), à Alger. Houria, incarnée par la jeune Adila Bendimerad, vient de l'intérieur de la salle, pas de la scène. Manière de suggérer qu'entre le théâtre et la vie, il n'y pas de lignes de séparation. La comédienne déchue, qui garde pourtant la fraîcheur corporelle de la jeunesse, fouille dans ses habits, se remémore des souvenirs et exprime haut et fort sa mélancolie, celle de voir filer le temps comme du sable entre les doigts. La solitude de l'artiste, dans un pays où le talent et le génie doivent surmonter montagnes, fleuves et vallées pour atteindre la reconnaissance, n'a jamais cessé d'être source de tourments.
«Je pleure pour ma vie perdue. Cinquante ans. Des années qui passent comme jaunissent les feuilles des arbres», Houria est là dans un soliloque au creux de lumières hésitantes. Elle se rappelle les années de gloire : «Oui, je suis Houria la star, Houria la reine des planches.» Bachir le clown, joué par Slimane Benouari, entre et parle avec elle. Les paroles de Houria se superposent à celles de Chérif. Les deux ne se voient pas, chacun dans son cercle de pensée et de douleurs. La solitude-c'est évident-ne se partage pas. Et quand Houria constate la présence de Chérif, cette même solitude s'atténue pourtant. Mais sa peine est toujours présente. Peine d'avoir refusé la demande de mariage de Chérif. La femme est aujourd'hui sans famille et Chérif continue à vivre sur «le souvenir» d'un amour impossible. Ancien militaire, Chérif a assisté à la mort d'un enfant au bas d'un arbre mort. Le traumatisme ne l'a jamais quitté depuis. «Je suis devenu clown pour rire sur moi même», dit-il à Houria. Un clown triste qui reprend le sourire sans le nez rouge quand Houria lui rappelle les anciens jeux de scène : «J'étais la reine du miel et toi le petit couturier.» Du coup, lueurs gaies et musiques joyeuses remplissent une scène où seules trônent une chaise, une robe accrochée à une corde et une grosse caisse.
Le passé offre parfois de l'énergie au futur. Les deux comédiens oublient, pour un temps, leur drame, se jettent une grosse pomme et chantent. Le cygne chante, lui aussi, avant de mourir. «Le soleil se lève chaque jour…», crie Chérif. Et comme personne ne peut cacher l'astre du jour…ni les étoiles d'ailleurs, l'espoir peut, à tout moment, reprendre le chemin de la vie ou disparaître dans le brouillard. Haïdar Ben Hocine, qui a adapté Kalam à partir la pièce Le Chant du cygne de Anton Tchekhov, a remplacé Svetlovidov, le vieil acteur, par Houria, une femme, et Nikita vanitch, le souffleur, par Chérif, le clown. «L'adaptation crée des liens, des passerelles et prétextes pour l'échange. Le choix de la pièce de Tchekhov est une question de sensibilité par rapport à la réalité que nous vivons. En deux mots : de part la trame de l'histoire, je veux montrer le manque d'imagination chez certains de nos comédiens, la difficulté à percevoir la réalité autour», nous a expliqué Haïdar Ben Hocine.
Dans Le chant du cygne, Theckhov voulait souligner que la bouffonnerie pour satisfaire le public mène forcément vers les sentiers lumineux. Il y a, selon Haïdar Ben Hocine, toujours ce besoin de spectacle, de fordja. «Le message est implicite dans le spectacle, c'est le cumul de l'auteur et du metteur en scène, le consensus entre comédiens. Cela dit, depuis 1962, nous n'avons pas cessé d'évoquer les messages dans l'art. J'ai envie de voir un beau spectacle, une belle interprétation, une belle imagination… Donnez nous des représentations de cinq minutes, et laissez nous rêver», a-t-il relevé. Citant Brahim Noual, qui a été son professeur à l'Ecole des arts dramatiques de Bordj El Kiffan, il donne une belle image de l'œuvre de Anton Tchekhov : «C'est une vieille qui tricote en face de la cheminée et qui écoute le craquement du bois qui brûle à minuit.» Haïdar Ben Hocine a, entre autres, adapté La Grotte éclatée de Yamina Mechakra, un roman publié en 1979 par l'ex-SNED. «Je continue à chercher des romans algériens pour les adapter au théâtre. Cependant, les romanciers ne font aucun effort pour venir vers nous. Il faut qu'on aille vers à un théâtre à répertoire, un théâtre à thèmes, un théâtre à auteurs. La langue importe peu, l'essentiel est d'avoir des auteurs algériens», a relevé Haïdar Ben Hocine.
Avec Kalam, Amel Menghad, qui est comédienne au TNA depuis 13 ans, signe sa première mise en scène. Elle y travaille depuis six mois. «En 2008, j'ai eu deux propositions en tant qu'assistante. Cela m'a permis d'aspirer à faire de la mise en scène. J'ai fait ce pas en attendant l'évaluation du public et de la presse. Mais, je dois dire que c'est difficile. C'est une grande responsabilité. Si j'ai à choisir, je préfère être comédienne», nous a confié Amel Menghad. Evoquant le titre choisi à sa pièce, il a expliqué que poser des problèmes sur scène sans solutions, ça ne sera que des paroles. Idem si l'on fait des promesses sans les respecter. «Mais, il y a des paroles qui restent. La pièce met en avant la manière avec laquelle on oublie un créateur qui a toujours existé pour les autres. Il a faibli avec l'âge. et il commence à sentir son isolement. Si le créateur ne parle pas, personne ne peut sentir sa douleur. Et quand il s'exprime, ce qu'il dit ne restera que des paroles», a-t-il appuyé.
Amel Menghad a joué dans une quinzaine de pièces dont Professeur Klinov, Bidoun taâlik (sans commentaire) et Etemrine (la leçon). Diplômée en philosophie, Adila Bendimerad, 26 ans, a lancé, en 2008, le projet du théâtre du Printemps qui a eu lieu pendant deux mois sous un chapiteau à l'office Riadh El Feth à Alger. Le rôle de Houria dans Kalam est le premier joué au TNA.


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