Représentation n Amel Menaghad est une jeune comédienne, passionnée de théâtre. Elle se consacre, comme tout mordu du 4e art, à l'art des planches. «J'ai treize ans de carrière dans le théâtre en tant que comédienne mais j'aspire également à la mise en scène», dit-elle. Amel Menaghad s'aventure alors dans un tout autre registre, celui de diriger des comédiens sur scène et d'élaborer le jeu scénique. Kalam (Paroles) est une pièce qu'elle a mise en scène et qu'elle va présenter, aujourd'hui, au Théâtre national à 19h. Adaptée du texte d'Antoine Tchekhov ‘Chant du Cygne' par Haïdar Ben Hocine, la pièce met en scène deux personnages, une femme et un homme, respectivement interprétés par Adila Bendimerad et Benouari Slimane. La pièce relate l'histoire d'un artiste multidisciplinaire dans la tourmente de la société. Interrogée sur son travail de metteur en scène, Amel Menaghad dira : «Il s'agit, pour moi, d'une nouvelle expérience, d'une aventure que j'ai tentée», et de poursuivre : «Je voulais faire de la mise en scène parce que je voulais apporter autre chose au théâtre et à ma carrière. C'est parce que, aussi, je voulais m'essayer dans la mise en scène. J'en avais des perceptions qui me sont propres et que je voulais appliquer.» Amel Menaghad estime que la mise en scène est difficile et que, pour elle, c'est une aventure. S'exprimant sur le choix du texte, notre interlocutrice fait savoir qu'il s'agit «d'un choix personnel», et de souligner : «Il m'a touchée en tant que comédienne.» «Il remonte à 2007», fait-elle remarquer, et de préciser : «Quand je l'ai lu, il m'a plu et m'a touchée au plus profond de moi-même. C'est surtout le personnage de la femme qui m'a touchée. Je me voyais en tant que comédienne.» Interrogée sur tout ce temps qu'elle a mis avant de mettre en scène le texte, elle déclare : «A l'époque, je ne me sentais pas encore prête. Je ne maîtrisais pas encore le texte. Je l'ai mis alors de côté, au fond d'un tiroir et je l'ai laissé mûrir jusqu'au jour où je me suis senti prête à l'exploiter.» Par ailleurs, Amel Menaghad estime que son rêve, celui de s'aventurer dans la mise en scène, n'aurait pas pu se réaliser sans le soutien du Théâtre national. «Dès que j'ai proposé mon projet, le directeur du TNA, M'hamed Benguetaf, l'a aussitôt accepté et, en plus, il m'a encouragée et soutenue.» «Le Théâtre national m'a donné une expérience, un espace de création, la possibilité de m'exprimer et de me réaliser en tant qu'artiste», reprend-elle, et d'enchaîner : «Avec le Théâtre national, je n'ai pas eu à galérer en cherchant une opportunité et un lieu pour mettre en scène la pièce.» Ainsi, le Théâtre national a cru en Amel Menaghad comme il croit en d'autres jeunes qui ont du talent et du potentiel créatif. Fethenour Benbrahim, chargé de la communication et des relations publiques, dira : «Amel Menaghad fait partie de ces jeunes, hommes et femmes, en qui le théâtre national croit et auxquels il offre l'occasion de mettre en œuvre leurs potentialités créatives.» A noter que la pièce, Kalam (Paroles), qui s'inscrit dans le cadre de «Femmes créatives», est une production du Théâtre national. Elle inaugurera la nouvelle saison théâtrale. En d'autres termes, il s'agit d'une initiative pensée et menée par le Théâtre national en vue de donner aux femmes la possibilité de composer avec l'art des planches et mettre en scène des pièces.