Un programme de la direction générale des forêts (DGF) prévoit de renforcer le Barrage vert dont la superficie actuelle est de 300 000 ha. «Le Barrage vert a joué son rôle. Notre but est de l'élargir de 100 000 ha les 5 prochaines années tout en tenant compte des leçons du passé», a indiqué M. Benaïssa. Ce mur végétal avait été lancé durant les années 1970 pour prévenir le débordement du désert qui menaçait des dizaines de millions d'hectares. Il prévoyait la plantation d'arbres sur 3 millions d'hectares. L'enjeu est de faire en sorte que le Sahara, qui occupe 87% du territoire algérien, n'avance pas davantage vers le Nord. Rien que pour la dernière décennie, quelque 70 000 ha ont été touchés par la désertification. Une note d'information du ministère souligne que «sur les 238 millions d'hectares de l'Algérie, 200 millions sont occupés par la zone saharienne où les infrastructures socioéconomiques sont soumises à un ensablement résultant d'une exploitation anarchique des ressources naturelles de ces milieux sensibles». il y est également mentionné que 32 millions d'hectares formant la steppe et le présaharien sont des zones arides et semi-arides très sensibles aux processus de désertification qui est caractérisée par un surpâturage excessif. Même les zones en montagne dont la superficie est de 12 millions d'hectares ne sont pas épargnées et sont menacées par l'érosion hydrique. Une étude sur la sensibilité à la désertification réalisée par l'Agence spatiale algérienne (ASAL) a démontré que plus de 45% des 27 millions d'hectares, représentant la superficie de la zone tampon entre le désert et le Nord et qui est composée de 12 wilayas steppiques, sont sérieusement menacés par ce phénomène naturel. La stratégie de lutte contre la désertification est sur plusieurs fronts, a signifié le ministre. Ainsi, outre les opérations de reboisement, son département encourage les agriculteurs à produire de l'orge qui est incorporé dans l'alimentation animale afin de réduire l'utilisation excessive des terrains et pâturages par les éleveurs. Ces derniers, a-t-il ajouté, acceptent désormais plus facilement les opérations de mise en défens afin de permettre la régénération des sols dégradés. Le ministre a relevé que des poches ont été signalées même dans les wilayas du Nord. «Il y a des wilayas dans le Nord où le processus de désertification est engagé parfois par la faute de l'homme et parfois à cause du climat et de l'homme en même temps», a ainsi expliqué M. Benaïssa. La désertification est certes le résultat d'un climat aride et semi-aride, mais les actions irrationnelles de l'homme accélèrent son avancée, a-t-il noté. L'arsenal juridique sera donc renforcé pour rendre la lutte plus efficace. «Il y a deux projets pour l'actualisation du code pastoral et de certains articles de la loi sur les forêts de 1984 afin de les adapter à la situation actuelle», a-t-il affirmé à ce propos. Il a indiqué qu'associations, habitants et collectivités locales allaient être sensibilisés pour contribuer dans les actions à mener contre la désertification. Près de 10 milliards de dinars/an seront consacrés à la lutte contre ce phénomène.