L'Algérie est un pays de transit pour les narcotrafiquants. Les quantités de drogue saisies durant le premier semestre de l'année en cours par la Gendarmerie nationale confirment cette réalité. Selon un bilan semestriel de ce corps de sécurité, la plus grosse quantité de drogue récupérée était destinée à l'exportation. « En six mois, nous avons récupéré plus de 42 tonnes de drogue. Un chiffre qui dépasse largement celui enregistré en 2008 », a affirmé le chef de division de police judiciaire au niveau de la Gendarmerie nationale, Djamel Zeghida, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Selon lui, les narcotrafiquants ont changé de stratégie et de procédé pour faire parvenir leur marchandise au Moyen-Orient et en Europe. « Le trafic de drogue se fait sur trois axes : l'axe du Nord, l'axe maritime et l'axe des pays du Sahel. En analysant les statistiques concernant les saisies de drogue, on comprendra bien que les trafiquants ont changé d'itinéraire après le renforcement du contrôle au nord du pays. 69% des quantités de drogue ont été saisies au sud du pays, particulièrement dans la wilaya de Béchar (22 tonnes récupérées depuis le début de l'année) », explique l'orateur. Ces quantités, ajoute-t-il, ne sont pas destinées à la consommation nationale. « La drogue rejetée par la mer et celle que les gardes-frontières (GGF) ont saisie sont destinées à un marché extérieur », souligne-t-il. La Gendarmerie nationale, assure le conférencier, est décidée à faire barrage à ces narcotrafiquants qui représentent un danger réel pour l'Algérie et les Algériens. Huit wilayas criminogènes « Comme nous avons bouclé l'axe du Nord, nous allons aussi multiplier nos efforts pour fermer l'axe du Sud et s'opposer à ces trafiquants qui deviennent dangereux en faisant usage d'armes de guerre pour faire passer leur marchandise », lance-t-il. Durant le premier semestre de l'année en cours, les gendarmes ont traité également plusieurs affaires liées à la criminalité, à l'émigration clandestine, au trafic de stupéfiants, à la fausse monnaie et au trafic de véhicules. Toutefois, ce qui ressort des statistiques présentées par ce corps de sécurité est qu'au moins huit wilayas se distinguent par un fort taux de criminalité. Il s'agit notamment des grandes villes. En effet, selon un document remis à la presse, la capitale, Alger, est en tête avec 6,66% des affaires enregistrées ; elle est suivie de Tlemcen (6,49%), Sétif (5,49%), Oran (4,29%), Aïn Defla (3,66%), Sidi Bel Abbès (3,53%), Tébessa (3,46%) et Mostaganem (2,98%). La même source affirme que les affaires relatives à la criminalité organisée ont enregistré une hausse de 6,53% par rapport à la même période de l'année écoulée. Mais globalement, le nombre d'affaires traitées par la gendarmerie depuis le début de l'année a relativement baissé par rapport à celui du premier semestre 2008. « La comparaison de l'activité du 1er trimestre 2009 (25 529 affaires) avec celle de 2008 (26 963 affaires) fait ressortir une baisse de 5,32% en matière d'affaires traitées », précise le document.