De lourdes peines ont été prononcées par le tribunal de Saïda contre les accusés impliqués dans l'affaire des 14 q de kif interceptés, il y a 21 mois, à l'entrée de la localité d'El Kheïther, sur la RN 6. Le tribunal criminel de Saïda a eu à juger, lors de sa session ordinaire, la gravissime affaire des 14 q de kif, quantité interceptée au niveau de la localité d'El Kheïther et qui allait transiter par la wilaya de Saïda. Plusieurs individus sont impliqués et feraient partie d'un important réseau de trafic de drogue. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, plusieurs chefs d'inculpation sont retenus contre les trafiquants : importation, commercialisation, transport et contrebande de drogue, imitation et usage de cachets de l'Etat et falsification et usage de documents (carte grise). Dans le box des accusés, une femme, parmi les 13 coïnculpés, épouse du principal accusé Mohamed Yazid T. Cette dernière est également poursuivie pour sa complicité dans le trafic de drogue. La genèse de l'affaire remonte au 18 avril 2003, lorsqu'une patrouille des douanes agissant sur informations dressa un traquenard aux trafiquants à l'entrée du village. Les douaniers réussirent, ce jour-là, un grand coup de filet en interceptant un camion de marque Sonacome conduit par A. Khaled qui réussit à prendre la fuite. Son complice, en revanche, Mohamed Yazid T. fut arrêté et conduit à la gendarmerie. Lors de la fouille du camion, les gendarmes ont découvert, dissimulés dans une cache aménagée, 1400 kg de kif traité sous forme de plaquettes contenant chacune 1250 g de poudre de haschisch, ainsi que 3 téléphones mobiles. Appelé à la barre, M. Y. T. a nié sa première version des faits et a soutenu qu'il avait acheté à El Oued le camion Sonacome qu'il avait enregistré au nom de sa femme sans qu'il l'ait mise au courant. Avouant qu'il avait transporté 14 q de kif dissimulés à bord du camion. Le principal accusé, a ajouté plus loin que cette marchandise était destinée à alimenter deux réseaux : 8 q de qualité supérieure « Bisla » destinés à être écoulés en France via Oued Sly et les 6 autres de qualité « Sabona » destinés à Libye. Les 12 inculpés nièrent en bloc les faits qui leur sont reprochés, la plupart déclarant avoir fait des aveux sous la torture. L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité pour chacun des accusés et 10 ans de prison pour la coaccusée. La défense a tenté vainement de disculper ses mandants du moins de plaider les circonstances atténuantes. Après délibérations, le tribunal criminel prononça son verdict : 13 peines capitales, une réclusion criminelle à perpétuité, 7 condamnations à 20 ans de réclusion criminelle. 10 autres trafiquants, en fuite, ont été condamnés par contumace à la peine capitale.