La réunion extraordinaire qui devait se tenir, hier matin, à la demande de 16 des 23 élus de l'Assemblée populaire communale de Tiaret a tourné court. Bien plus, c'est à une bagarre digne de gladiateurs que les protagonistes se sont livrés, devant des centaines de citoyens médusés. Les deux clans en sont venus aux mains. Deux élus ont été donc blessés dans la mêlée, car personnellement visés. L'un s'en est sorti avec une mâchoire fracassée et l'autre avec des blessures aux mains. Un certificat aurait été délivré par le légiste à l'un d'entre-eux, qui a aussitôt déposé plainte au niveau de la police judiciaire. Pourquoi en est-on arrivé là ? A vrai dire, la crise couve depuis des mois, depuis qu'un retrait de confiance a été signifié au maire d'obédience RND par 16 élus dont 4 de son propre camp politique. A cela est venue s'ajouter la plainte déposée au niveau du parquet par la wilaya contre le président de l'APC, certains membres de l'assemblée, l'ex-chef de daïra et des commis de l'Etat qui auraient « conclu des projets contraires au code des marchés publics » et pour « dilapidation de biens publics », d'après une source officielle. L'incident d'hier était « prémédité », ont affirmé les élus protestataires. Selon nos interlocuteurs, « les amis, les proches et la cour du maire voulaient faire capoter la rencontre, car celle-ci avait pour énième ordre du jour le retrait de confiance ». Le maire, Bekki Omar, réfute et argue de « l'absence de quorum ». Hier, la grogne était indescriptible, à l'égale de la bagarre qui a failli dégénérer n'eut été la sagesse des uns et l'intervention de la police.