« Le meilleur appareil judiciaire n'est pas celui qui dispose des meilleurs juges et d'un fonctionnement irréprochable, mais c'est plutôt celui qui arrive à exécuter convenablement et dans les délais les décisions qu'il émet », a résumé M. Jacques Iznar, président de l'Union internationale des huissiers de justice, lors de la réception organisée à la cour de justice de Sidi Bel Abbès en l'honneur de la délégation qui l'accompagnait. Une délégation composée notamment de la présidente départementale des huissiers de justice des Bouches-du-Rhône, du directeur de l'Ecole nationale de procédure et du président de la Chambre nationale française des huissiers de justice. Invitée à sillonner les différentes Chambres régionales du pays, la délégation, conduite par M. Iznar, a été reçue, hier, par le procureur général et le président de la cour de Sidi Bel Abbès. Elle venait de participer, samedi, à un « séminaire international sur l'exécution des décisions de justice dans le droit comparé », organisé à l'université Aboubakr Belkaid de Tlemcen. L'Union internationale des huissiers de justice dont l'Algérie est membre depuis 12 ans, regroupe les corporations professionnelles de 62 pays. L'Algérie, avec plus de 900 huissiers de justice, est la deuxième plus importante corporation après celle de France. Interrogé au sujet des conditions d'exercice des huissiers en Algérie, M. Iznar s'est dit « frappé par la qualité de service et l'organisation des différents cabinets visités un peu partout, dans des wilayas de l'Ouest. » Au sujet de sa visite en Algérie, il a indiqué que « l'Union internationale des huissiers de justice participe à un grand chantier qui est celui de la formation, en collaboration avec ses homologues algériens. » A ce propos, il a signalé que, dans le cadre de la coopération entre les organisations professionnelles du secteur de la justice, une deuxième promotion d'huissiers de justice algériens vient de parfaire un stage de perfectionnement à l'Ecole de procédure de Paris.Cet établissement qui a 50 ans d'existence est considéré comme étant un levier important en matière de formation des juristes, tous statuts confondus. Sur un autre volet, M. Iznar fera remarquer que « l'Algérie a grand besoin de réadapter ses procédures d'exécution. » « Cette question est d'un tel intérêt pour nous que nous avons demandé aux responsables algériens, en premier lieu au ministre de la Justice, la mise en adéquation des procédures d'exécution avec ce qui se fait ailleurs. Il y a un effort qui se fait en Algérie, il faut le reconnaître, car il faut, à notre sens, crédibiliser l'action du système judiciaire. C'est pour cela que nous sommes disposés à accompagner nos collègues algériens pour une plus grande efficacité en la matière », a-t-il fait savoir par ailleurs. Cette mise en adéquation a été au cœur des débats, lors de la rencontre de Tlemcen. Proposition pour la création d'une école de formation Dans son allocution, M. Jacques Iznar a émis le vœu de voir se concrétiser « le projet de création d'une école de formation d'huissiers de justice en Algérie, avec l'appui de l'Ecole de procédure de Paris », dans le cadre de la coopération entre les organisations professionnelles des pays membres de l'Union internationale des huissiers de justice. Par la même occasion, il a été annoncé l'amorce d'une démarche commune, dans les tout prochains mois, pour le jumelage de la Chambre départementale des Bouches-du-Rhône (France) et la Chambre régionale des huissiers de justice de l'Ouest.