Abdelkader Bouazghi, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a, lors de sa visite de travail et d'inspection à Guelma, annoncé que «d'ici 2021, l'Algérie n'importera plus la semence de pomme de terre.» Une déclaration d'envergure faite sur le site même de la ferme pilote Richi Abdelmadjid, située à Belkheir, retenu comme pôle semencier national. Le représentant du gouvernement a, en outre, expliqué les retombées positives de cette option. «L'Algérie importe entre 120 000 à 150 000 tonnes de semences de pomme de terre par an pour une valeur de 95 à 100 millions d'euros. Cette initiative va sans nul doute réduire notre facture d'importation et améliorer notre autonomie», a-t-il dit. En effet, selon les explications fournies en marge de cette visite par le directeur de la ferme pilote Richi Abdelmadjid, Brahim Boucetha, c'est le laboratoire Sagrodev (Société AgroDéveloppement) de Sétif-Guellal, filiale du groupe GVAPRO, qui fournit le mini-tubercule. «Il s'agit de la génération G 0 (G zéro). Nous multiplions ici 1,5 million de mini-tubercules que nous recevons du laboratoire Sagrodev de Sétif afin d'obtenir la 2e génération. Pour ce faire, nous disposons de 15 hectares. Quatre variétés de pomme de terre sont multipliées ici : la Kondor, la Désirée, la Bartina et la Spunta. Nous avons réalisé de bons résultats et triplé, voire quadruplé, nos objectifs». Le même responsable a ajouté : «5 partenaires, répartis à travers le territoire national, réceptionnent notre production de G1, lesquels procèdent à la multiplication des mini-tubercules. Le processus arrivera à son terme avec la production de semence de type E, celle que nous importons en ce moment. Il est question d'en produire 60 000 tonnes d'ici 2021 en pleine saison.» Notons enfin que le ministre de l'Agriculture a, lors de sa visite marathon à Guelma, pris contact avec de nombreux agriculteurs soucieux des problèmes d'irrigation, notamment à partir des petits barrages. Ainsi, c'est à Aïn Makhlouf, sur le site du petit barrage Medjez Lebguar, que les représentants d'une soixantaine d'agriculteurs ont fait part au ministre du «niet» qu'ils essuient des autorités pour pouvoir irriguer leurs parcelles : «Je vous suggère de vous organiser en association. Cela permettra de vous identifier auprès des autorités.» Dans ce contexte bien précis, le problème de l'irrigation à partir de ce petit barrage ne date pas d'hier, puisque le problème subsiste depuis 1998.