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« Au Congo, nous voulons la paix ! »
Ghislaine Sathoud. Militante des droits de l'homme
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2009

Ecrivaine, poétesse, Ghislaine Sathoud est aussi une fervente militante pour les droits de l'homme. Elle est née et a grandi au Congo-Brazzaville, elle vit actuellement au Canada, le regard tourné vers sa terre natale dont l'instabilité politique l'inquiète sans la désespérer.
Qu'est ce qui vous a fait partir de Congo Brazzaville ? Quelle était la situation au pays lors de votre départ ?
J'ai quitté mon pays essentiellement pour des raisons académiques, c'était lié au désir de continuer mes études supérieures en relations internationales amorcées en France et parachevées au Canada, mon pays d'adoption actuel. A l'époque mon pays baignait dans l'effervescence du renouveau démocratique post-Conférence Nationale Souveraine ; après plus de trois décennies de monopartisme, la première élection démocratique pluraliste de 1992 fut remportée au deuxième tour par le Professeur Pascal Lissouba. Donc, en décembre 1995, j'ai quitté le Congo-Brazzaville. Plus tard, en 1997, la crise politique qu'a connue le pays, qui éclata, semble-t-il, sur des controverses liées aux textes constitutionnels de l'époque, dégénéra en guerre civile, au grand dam de la population qui se réjouissait de l'avènement de la démocratie. Malheureusement, la montagne a accouché d'une souris ; la liesse a été de courte durée… Mais hélas, comme toujours en pareil cas, c'est la population civile qui a payé le plus lourd tribut à la guerre.
Que représentent ces présidentielles pour vous, votre famille et amis au Congo Brazzaville ?
Vous voulez dire que représentent cette présidentielle pour tous les Congolais ? Vous savez, politiciens ou pas, tous les fils du pays sont interpellés par l'élection présidentielle ; ils appellent de tous leurs vœux la paix : la vendeuse au marché a besoin d'un climat politique serein pour vaquer à ses occupations en toute quiétude ; du côté de l'étudiant, la crainte de la guerre, un facteur perturbateur pour sa scolarité, est permanente ; on pourrait encore citer d'autres exemples pour illustrer les inquiétudes engendrées par cet événement. Ce qu'il faut retenir, c'est que tous les Congolais se sentent concernés par l'avenir politique de leur pays, ne serait-ce que parce que les nuisances politiques et sociales affectent toute la population. Voilà pourquoi les élections présidentielles actuelles représentent un tournant décisif car il s'agit de porter un choix sur la personne qui présidera aux destinées du pays pour le prochain septennat. Cependant, il se manifeste sur le terrain une sorte de désintéressement de la population, qui a subi (subit toujours) les conséquences des conflits politiques qui ont marqué l'histoire du Congo Brazzaville. A titre d'exemple, pendant les dernières élections législatives et locales organisées en 2008, le taux de participation a été très faible aux différents scrutins. Naturellement la population, qui vit dans des conditions insoutenables, ne peut que s'intéresser aux élections, aspirer au changement, exiger l'acquisition du minimum nécessaire pour vivre décemment. C'est à ce niveau, je pense, que se situe l'engouement de la population. Quant à l'exercice du droit de vote, les opinions divergent. En réalité, ce constat apparemment paradoxal est l'illustration d'une volonté d'en finir définitivement avec la « cacophonie électorale ». Il est plus que temps de s'attaquer sérieusement aux vrais problèmes, et ils sont nombreux.
Quels candidats vous semblent les plus convaincants ?
Bonne question ! Je n'ai pas cessé de m'interroger là-dessus. Permettez-moi de vous rappeler qu'il est très hasardeux de se positionner à partir des discours prononcés lors des campagnes électorales. Cela dit, j'aurais bien voulu être sur place pour suivre la campagne et scruter méticuleusement les projets des candidats en lice, cette expérience aurait certainement éclairé ma lanterne. Néanmoins, il n y a rien de nouveau sous le soleil. J'imagine que, comme c'est souvent le cas lors des campagnes électorales, tous les candidats parlent au nom du peuple, prononcent des discours aguicheurs et promettent un avenir radieux à la population… Seulement, on sait bien qu'il existe un grand écart entre les discours et la réalité, ne l'oublions pas. Il s'agit d'un phénomène général vécu partout… Pour moi, le meilleur candidat c'est celui qui sera élu par le peuple congolais. Mais surtout, c'est celui qui se souvient des promesses faites pendant la campagne, c'est celui qui assume ses propos alors qu'il est déjà installé dans ses fonctions, c'est celui qui concrétise ses engagements pour changer la qualité de vie des Congolais, sans aucune distinction… C'est le président qui travaillera pour le bien-être de tous les Congolais, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Le meilleur candidat se démarquera par des actes concrets.
La presse parle d'une opposition qui a porté plainte parce qu'elle réclame un report du vote que maintient le gouvernement. Selon vous y a-t- il une vraie opposition au Congo Brazzaville ? Quelles chances a-t-elle dans ces élections ?
Effectivement d'après les informations relayées par les medias, 6 sur 13 candidats, après diverses tentatives vaines de reporter la date de l'élection présidentielle, ont appelé au boycott de celle-ci. Du coté du gouvernement nous apprenons également que toutes les dispositions ont été prises pour la bonne tenue du scrutin du 12 juillet 2009... Quel est l'avis du souverain primaire ? Encore une question qui ne trouvera sa réponse qu'à l'issue de l'élection. On parle d'une opposition « modérée » qui accepte de participer à l'élection présidentielle et d'une opposition « radicale » qui conditionne sa participation à certains préalables ; on constate même de fortes tendances à nier l'existence d'une opposition réelle au Congo. Enfin, le souhait de tous est que les deux parties s'accordent pour permettre au Congo Brazzaville de prouver son degré de maturité politique. Le peuple veut la paix : l'opposition et l'équipe dirigeante devraient œuvrer de concert pour lui offrir cette quiétude tant souhaitée…
La jeunesse congolaise se sent-elle concernée par ces élections ? A votre avis qu'attend la jeunesse d'un tel scrutin ?
La jeunesse congolaise est actuellement frappée par le chômage endémique qui sévit dans le pays où plusieurs générations de ce qu'il est convenu d'appeler « les diplômés sans emploi » n'espèrent plus exercer une activité professionnelle ; il n'existe qu'une seule université basée à Brazzaville, la capitale politique. D'ailleurs plusieurs Congolais sont obligés, et ce, la mort dans l'âme, d'abandonner leurs études à cause des difficultés existentielles et de l'instabilité politique… Certains se demandent pourquoi trimer sur les bancs de l'école d'autant plus que les diplômes n'offrent plus de garantie d'emploi. Cette situation dramatique devrait figurer dans le registre des priorités du prochain président.
De l'avis de plusieurs Congolais rien ne changera dans le pays en cas de réélection du président Sassou après 25 ans de règne, qu'en pensez-vous ?
Vous savez, les Congolais disent beaucoup de choses… Certains contestent le rôle de l'opposition, d'autres évoquent des propos comme ceux que vous venez de mentionner. Nous osons croire que le candidat victorieux accordera une importance particulière aux doléances du peuple congolais.


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