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Bling-bling, ADN, Benzema et les banlieues
Une année en France
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2007

2007 a été une année assez chargée en France. Elle a vu le candidat qui s'indignait faussement sur la grande chaîne de télévision contre « ceux qui excisent leurs filles et égorgent leur mouton dans la baignoire » accéder à l'Elysée. Nicolas Sarkozy sera le premier et l'unique président au monde à créer un ministère liant immigration et identité nationale. Son ami de 30 ans, Brice Hortefeux, ira plus loin en utilisant l'ADN dans le cadre du regroupement familial. La visite en Algérie du président français a été accueillie froidement par la presse et la population.
Qui fait la France ? : Eux, aussi
Parce que leur dégoût s'ennuie, parce que les aménageurs de spectacles n'enrichissent pas leurs simagrées, dix jeunes auteurs ont décidé de bousculer les règles. Razane Mohamed, Ouazène Samir, Goumane Dembo, Mahany Habiba, Boulin Jean-Eric, Amellal Karim (que les lecteurs d'El Watan connaissent bien), El Bahji Khalid, Ryam Thomté, Guène Faïza et Rachedi Mabrouk refusent la soumission médiatique, la flagornerie politique, le nombrilisme intellectuel. Ils ont créé le collectif Qui fait la France ?. Une aventure à la fois militante et littéraire. Le collectif Qui fait la France est né d'indignations communes et de coïncidences. Qu'ils soient des auteurs publiés ou des débutants, les membres de ce collectif partagent le goût d'une littérature du réel, sociale et revendicative, militante pour une reconnaissance sensible des territoires en souffrance et de ses habitants et plus largement pour tous ceux qui n'ont pas de voix au chapitre dans le pays des droits de l'homme.
Cinéma : L'Ennemi intime
C'est le film de l'année sur l'Algérie. Florent-Emilio Siri, avec un scénario de Patrick Rotman, signe un film à la fois pédagogique et grand public. Avec un sujet aussi sensible encore douloureux dans les mémoires, le réalisateur marchait sur un terrain miné. Il a su éviter les pesanteurs et les poncifs. En 1959, les opérations militaires s'intensifient en Kabylie. Un lieutenant idéaliste prend le commandement d'une section de l'armée française. Il y rencontre un sergent blasé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l'épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre sans nom (à l'époque, on disait les événements d'Algérie), ils vont découvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi qu'eux-mêmes. Miroir déformant. Mohamed Fellag est tout simplement époustouflant de justesse dans ce film. Il a su donner une profondeur et une épaisseur impressionnantes à son personnage. Comédien tragique.
Polémique : Les Africains, ces grands enfants
Après Tintin au Congo, Sarko à Dakar. Devant les yeux médusés de son hôte Abdoulaye Wade, le président se lance dans un discours aux relents racistes, alignant les caricatures et les poncifs dignes d'Hergé des années 1940. Un discours, signé Henri Guaino, critiqué jusqu'à l'ONU. En gros, les Africains manqueraient d'intelligence et ne seraient pas entrés de plain-pied dans le XXIe siècle, qu'ils s'acharnent à faire des gestes répétitifs depuis des millénaires, qu'ils subissent toujours la nature au lieu de la dompter comme l'homme blanc. Les Africains, ces grands enfants. Limite s'ils ne rient pas tout le temps, ne s'entretuent pas pour un rien. Les intellectuels africains ont reçu les messages comme il fallait s'y attendre : colère et indignation. Le discours de Dakar est pour les Africains ce que le Kärcher est pour les banlieues. Encore une colonisation positive qui ne passe pas.
Sport : Benzema, de la tête et des pieds
Il a le geste de Zidane, sa technique, son amplitude jeu. Il est grand, intelligent, construit le jeu et marque des buts. Le nouvel architecte de l'équipe de France de football a 20 ans. Karim Benzema éclipse par sa classe tous ses camarades, à commencer par son complice chez les Bleus, Samir Nasri. Une étoile est née et ne s'éteindra pas de sitôt. Le meneur de l'Olympique de Lyon et des Bleus est convoité par tous les grands clubs européens, notamment par le FC Barcelone et le Real de Madrid. Le gone ne semble pas pressé de quitter son équipe de toujours avec qui il a gagné plusieurs titres. Et l'OL n'a pas non plus l'intention de le laisser partir. Il a disputé son premier match de Ligue des champions en 2005 contre Rosenborg et inscrit son premier but. Il récidive ce mois de décembre en allant marquer par deux fois et en étant à l'origine du 3e but contre Glasgow Rangers en Ecosse.
Livres : Wassyla l'incorruptible
L'essai 2007 est attribué à …. Wassyla Tamzali. L'avocate féministe et militante des droits de l'homme nous a gratifiés avec Une éducation algérienne, de la Révolution à la décennie noire (Gallimard), d'un cadeau unique. Elle nous a réconcilié avec notre algérianité. Son parcours se confond avec celui de l'Algérie. Lutte, indépendance, socialisme, économie de bazar, parenthèse enchantée de Boudiaf, GIA et autres islamistes (au pouvoir ou au maquis) et enfin, la réconciliation sans pardon, sans vérité. C'est le livre de l'année, voire de la décennie concernant l'Algérie. C'est plus qu'une autobiographie, moins ardu qu'un livre d'histoire (surtout l'officielle, celle écrite et dictée par la « Famille révolutionnaire »), très loin d'un journal. C'est tout cela à la fois et plus. Elle nous raconte l'histoire de l'Algérie depuis son indépendance. Wassyla Tamzali est la première intellectuelle à se lancer dans cette aventure périlleuse. Elle s'en sort admirablement avec un talent époustouflant.
Bande dessinée : Carnets d'Orient
Pour la totalité de son œuvre, Jacques Ferrandez est distingué comme le bédéiste de l'année. Il faut dire qu'il n'a pas beaucoup de concurrents dans son registre. Il nous revient avec deux œuvres très fortes. Il continue sa saga sur la guerre d'indépendance avec Carnets d'Orient et relance son ami Rachid Mimouni pour ses Retours à Alger avec beaucoup de bonheur. A lire au plus vite. Le travail sur l'Algérie d'avant l'indépendance de Jacques Ferrandez est tout simplement colossal. Sa série Carnets d'Orient est une œuvre majeure. Avec Dernière demeure, il continue de se pencher sur son pays natal. Un travail impressionnant. Jacques Ferrandez nous invite à nous méfier de l'histoire officielle, à regarder en nous-mêmes, à affronter notre passé avec ses parts d'ombre. Initiative littéraire


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