Une assemblée générale ordinaire est prévue pour ce matin au niveau du siège du Mouloudia d'Alger consacrée au bilan de la saison qui vient de s'écouler. Les choses auraient pu être simples puisque inscrites dans un cadre normal de travail et de fonctionnement de n'importe quelle formation. Pourtant, ce n'est pas du tout le cas en ce qui concerne la formation mouloudéenne puisque la réunion de ce matin est placée sous haute surveillance dans la mesure où deux groupes se disputent la légitimité de la présidence du club. D'un côté, un président élu, à savoir Sadek Amrous qui veut assumer pleinement son mandat. Et d'un autre, un président intérimaire, Abdelhamid Zeddek, désigné à la faveur d'une assemblée générale extraordinaire qui n'a pas livré tous ses secrets. Entre les deux, des supporters qui ne savent plus à quel saint se vouer mais qui n'hésitent nullement à sortir dans la rue pour exprimer leur courroux envers des dirigeants qui « passent leur temps à se chamailler au moment où les autres clubs se disputent les titres », diront des adeptes mouloudéens déçus par ces tournures successives qui ne travaillent nullement le club. Hier, au siège du Mouloudia, il a fallu l'intervention des forces de sécurité pour évacuer les lieux pris d'assaut par la nouvelle équipe dirigeante qui est derrière la tenue de l'assemblée générale extraordinaire, source de beaucoup de problèmes. En effet, non reconnue une première fois pour plusieurs motifs valables, cette assemblée s'est retrouvée sous les feux de l'actualité par la grâce d'une fuite de responsabilité à plusieurs niveaux. Le secteur de la jeunesse et des sports ainsi que les services de la réglementation de la wilaya d'Alger sont à l'index pour avoir tergiversé autour d'un problème qui nécessitait une attention particulière. Cela n'a pas été le cas, d'où les débordements qui ont failli connaître des prolongements beaucoup plus dangereux. Aujourd'hui, il est clair que cette assemblée générale extraordinaire était illégale dans la mesure où le quorum n'était pas atteint, d'une part, et d'autre part Abdelhamid Zeddek, démissionnaire, ne pouvait prétendre au titre de membre. Les structures qui ont validé la réunion, après qu'elle eût été frappée du sceau de nullité, sont en devoir de donner des explications. Devant cette cacophonie, bien malin celui qui peut dire qui est le président au Mouloudia d'Alger. Il y a eu tellement de cafouillages, de croche- pieds, de jeu de coulisses et beaucoup d'autres interférences en cours de saison qu'il est devenu difficile de savoir qui a tort, qui a raison dans cette situation de crise structurelle qui s'est installée au sein du plus vieux club algérien. Les communiqués remettant en cause les diverses décisions annoncées par les uns et les autres se suivent au quotidien au grand dam des supporters et au bonheur des friands en potins. Le Mouloudia d'Alger qui ne fait plus les unes sur le terrain de jeu est devenu, en quelque sorte, une source intarissable en commérages et autres cancans. Dommage d'en arriver à cette situation pour une équipe qui a toujours revendiqué le titre de référence en matière de football national. L'histoire du Mouloudia étant ce qu'elle est, il est regrettable d'assister, depuis plusieurs saisons maintenant, à cette situation d'instabilité pleine de déchirements, d'accusations et d'envolées verbales. Le Doyen qui n'a pu décrocher un titre de champion depuis dix années déjà, a vu défiler une dizaine de présidents durant la même période. Entre les intérimaires, les élus et les présidents d'honneur, le club algérois peut se targuer d'avoir battu le record d'instabilité.