L'ouverture, hier, du procès marathonien, d'une affaire relative à une fraude dans les élections législatives de 2002, qui vient de défrayer la chronique judicaire nationale, a été marquée par l'absence d'un représentant de la wilaya d'Oran. 25 personnes dont 15 femmes, qui ont été mobilisées pour le besoin de cette joute électorale, au niveau des 21 bureaux de vote, essaimés à travers la commune de Benfréha, située à l'Est d'Oran, étaient présentes dans le box des accusés. Selon les faits relatés à travers la lecture de l'arrêt de renvoi, l'affaire a éclaté suite à un recours formulé en juin 2002 et adressé au président de la République par le dénommé S.Abdelwahab, partie civile dans cette affaire, qui était tête de liste des candidats indépendants dans cette commune. La requête a fait état des dépassements dans le dépouillement, de suspicion de fraude et d'entraves rencontrées par la CWISEL dans l'accomplissement de sa mission. Cette commission aurait été carrément empêchée d'accéder à la salle où s'effectuait le dépouillement. Sur les PV établis dans ce sens, il a été relevé des ratures commises de manière intentionnelle lors de l'enquête judicaire. Ce malheureux état de fait aurait favorisé certains partis politiques à s'approprier le plus grand nombre de voix au détriment de la liste des indépendants. La protesta populaire qui a émaillé le jour du scrutin, n'a fait qu'étayer les rumeurs de fraude colportées dans la localité. L'accusé, B.Habib, un agent de sécurité au niveau de la daïra d'Arzew, président de la commission communale électorale à l'époque des faits, a déclaré à la barre « n'avoir rien relevé de suspect ». Le vice-président de cette commission, B.Abdelkader, dira contre toute attente « comme a dit mon coaccusé » ; ce qui fit perdre contenance à la présidente du tribunal criminel. Notons que parmi les accusés figurent en majorité des employés du filet social recrutés occasionnellement dans les bureaux de vote. A l'heure où nous mettons sous presse l'audition des accusés se poursuit toujours.