Après avoir parcouru durant une décennie tout le pays, le festival a tiré les leçons de son expérience, notamment au plan de l'organisation, dure à gérer car en déplacement constant. La nouvelle n'a pas toujours été bien accueillie.Certains y ont vu une «ghettoïsation de la culture amazighe», avançant à juste titre que cette dernière est présente sur l'ensemble du territoire national, sous une forme ou une autre, et qu'elle fait partie du substrat historique national. Mais, en plus des arguments liés aux difficultés d'organisation, il faut reconnaître que les responsables du festival ont traité de cette question avec mesure et rationalité. Ainsi, le commissaire du festival, El Hachemi Assad, affirme dans sa lettre d'introduction au catalogue : «Notre événement cinématographique, bien qu'ancré à Tizi Ouzou, poursuivra, tout au long de l'année, des panoramas itinérants à travers les quatre coins de l'Algérie, pour offrir aux publics, des films nationaux et internationaux, des sessions de formation et des initiations pédagogiques.» En d'autres termes, à partir du point nodal de Tizi Ouzou, le festival rayonnera dans toutes les autres wilayas du pays. La formule est intéressante et les propos du commissaire de la manifestation constituent un engagement. Ce qui est notable en tout cas, c'est que cette 10e édition se caractérise par un programme très riche et divers. Trois longs métrages sont en compétition : Rabyios l'extraterrestre de Hocine Belhadjel (Algérie), Itto Titrit (l'étoile du matin) de Mohamed Oumouloud Oubazzou (Maroc) et Tiditets Yetswafren (La Vérité cachée) de Rabah Dichou (Algérie). Quatre courts métrages de fiction ont été sélectionnés, ainsi que cinq documentaires. Le panorama comprend une sélection impressionnante de films. On signalera le documentaire long métrage sur Mouloud Feraoun, réalisé par Ali Mouzaoui, qui passera en hors compétition et accompagnera le colloque sur l'écrivain inclus dans le Festival. Espérons que cela donnera des idées pour des adaptations cinématographiques de romans aussi édifiants que Le Fils du pauvre ou La Terre et le Sang. Le Festival réserve de nombreuses surprises avec un jury où figurent aussi bien Hocine Boukela (cheikh Sidi Bemol) que l'écrivain Akli Tadjer, Melhi Nora, actuelle directrice fiction d'Endemol, Malha Benbrahim-Benhamadouche, docteur en ethno-histoire, et le réalisateur Moussa Haddad. De la musique où Graeme Allright rencontrera Aït Menguellet et Ben Mohamed sous la houlette de Cherif Kheddam, la Roumanie invitée d'honneur, des ateliers, des concours, une exposition de peinture de Ould Mohand, de la poésie, etc. Le programme est si riche que nous vous renvoyons au site de la manifestation : www.film-amazigh.org