Le coup d'envoi de la 10e édition de cette manifestation se tiendra, aujourd'hui à 16 h, avec la projection du documentaire fiction, Mouloud Feraoun, de Ali Mouzaoui à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. En effet, c'est la production Mouloud Feraoun, de 52 minutes, qui ouvrira cette manifestation cinématographique devant s'étaler jusqu'au 20 mars. «Mouloud Feraoun est un documentaire consacré à la vie et à l'oeuvre de l'écrivain - une vie émouvante faite d'efforts, une oeuvre enracinée dans un humanisme profond. Conçu selon une linéarité rigoureuse, Mouloud Feraoun est un patchwork où se mêlent reconstitution d'époque, documents iconographiques inédits et archives filmiques», c'est ce que nous pouvons lire sur le dossier de présentation du film et de poursuivre: «Tout au long de ce document, nous découvrons un auteur qui porte les grandes valeurs de l'homme universel. C'est au nom de l'homme que Feraoun se dresse contre les injustices. C'est au nom de l'homme qu'il est tourmenté par la guerre. Feraoun est un créateur solitaire qui souffre jusqu'à souhaiter une folie libératrice. C'est à travers ses écrits que se dessine le portrait d'un auteur modeste et discret, d'un écrivain talentueux aux convictions courageuses. Le plus souvent, je l'ai laissé parler de lui avec des mots simples et justes. J'ai repris ses moments d'espoir, comme ses instants de tourmente, ses rêves et ses peurs. Durant toutes mes recherches, s'est imposé à moi un Mouloud Feraoun généreux et bon qui n'a pas cessé de mettre à nu un système colonial inhumain et honteux. Sa voix nette et sans détour répercute le cri d'un peuple dont il ne s'est jamais séparé. Mouloud Feraoun était bon jusqu'à faire don de soi au printemps de notre Indépendance», confie le réalisateur Ali Mouzaoui. Il est de coutume pour le festival, d'inviter à chacune de ses éditions un cinéma d'un pays. Cette année, il s'agit de la Roumanie qui sera à l'honneur. Un cinéma totalement inconnu du public algérien et pourtant bien distingué outre-mer en raflant de nombreux prix (exemple 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu, Palme d'or en 2007). Outre la projection de plusieurs films roumains, l'hommage comprend aussi une table ronde axée sur le thème: «Découvrir le cinéma roumain» et sera encadrée par Magda Milaillescu (critique de cinéma en Roumanie) et Danièle Maoudj, poètesse universitaire (Corse). Côté compétition, sont inscrits treize films dont quatre courts métrages. Notons Le Message du mur de Mourad Haïmer (9,26 mn Algérie), Dihia de Omar Belkacemi (22 mn Algérie), Tera Tmara (L'ultime recours) de Ahmed Djennadi (26 mn Algérie) et Tamoukit de Ahmed Baïdou (8 mn 40 s Maroc). Aussi, on relèvera neuf documentaires qui sont Les cinéastes de la liberté de Saïd Mehdaoui (68 mn Algérie), 1,2,3 viva l'Algérie de Karim Ould Oulhadj (26 mn Algérie), Tin-Hinan de Yahia Mouzahem (26mn Algérie), Tin-Hinan...Légende touarègue de Rabie Ben Mokhtar (52 mn Algérie) et Kamel Hemadi de A.Rezak Larbi Chérif (72 mn Algérie). Enfin, trois longs métrage se disputeront l'Olivier d'Or à savoir abyos l'extra-terrestre de Hocine Belhadjel (2h04 mn Algérie), Itto Titrit, (Etoile du matin) de Med Oumouloud Abbazi (119 mn Maroc) et Tidet yafren 2 de Rabah Dichou (2h15 mn Algérie). Le romancier et scénariste Akli Tadjer présidera le Jury composé par le père de Les Vacances de l'Inspecteur Tahar de Moussa Haddad, le docteur d'Etat en linguistique amazighe, Nora Tigziri, l'ex-Miss France, Sonia Roland, la directrice du département fiction de Endemol, Nora Melhli, le Pr et Dr en ethno - histoire, Malha Ben Brahim, le réalisateur, scénariste et acteur français, Charles Nemes, Hocine Boukella alias Alho du groupe Cheikh Sidi Bémol et l'acteur et réalisateur français, Jalil Lespert. Le cinéma amazigh sera également présent à travers un vaste panorama décliné entre films d'animation, documentaires et courts métrages notamment. Riche et varié, le programme de la 10e édition du Fcnafa comprendra également une leçon de cinéma donnée par Ahmed Bedjaoui, critique et conseiller au ministère de la Culture, et ce, le vendredi 19 mars à partir de 15 h, une journée thématique qui sera consacrée à «la place du cinéma et de l'audiovisuel dans le système de formation, d'éducation et d'enseignement au Maghreb», et durant laquelle plusieurs universitaires, cinéastes et critiques interviendront, notamment Tahar Boukela, Mohamed Ben Salah, Hamid Aïdouni, Djilali Biskri et Malek Danoune, une autre table ronde, le 20 mars à 10h, ayant pour thème cette fois «L'Adaptation du roman amazigh à l'écran» ainsi que des ventes dédicaces de livres dans des espaces conçus à cet effet. Parmi ces livre, on notera Anza de Abderrahmane Bouguermouh, Thirga- au bout du monde de Ali Mouzaoui et d'autres titres sélectionnés et autorisés par le Fcnafa. En plus d'un atelier pour enfants, il est prévu, afin de se distraire le soir, l'organisation de plusieurs concerts qui seront animés par des formations venues d'Algérie, de France, d'Inde et du Bangladesh. Que la fête du cinéma amazigh commence!