La cératite des agrumes, une maladie parasitaire causée par la mouche méditerranéenne, est signalée depuis plusieurs semaines dans nombre de vergers agrumicoles de la vallée de la Soummam. Des témoignages recoupés d'agriculteurs font état d'une infestation larvaire ayant affecté aussi bien les orangers que les mandariniers et les citronniers. L'insecte volant opère opportunément au stade de la véraison des fruits qu'il inocule pour y introduire ses œufs. L'éclosion de ces derniers signe le point de départ de l'infestation larvaire, laquelle perturbe le développement des fruits et provoque leur chute prématurée. «Au fil des semaines, les quantités de fruits avortés se faisaient sans cesse plus importantes. Il n'en fallait pas plus pour me rendre à l'évidence que la cératite s'est invitée dans mon verger. Il ne fait guère de doute que l'impact de cette maladie sur le bilan de la saison est important», soutient un fellah exploitant un champ agrumicole dans la région de Timezrit. Quoique relativement discrète, l'action de la mouche méditerranéenne est trahie par la présence sur les agrumes de nombreuses piqûres. Encore immatures, les fruits impactés virent rapidement au rouge et finissent par se détacher de leurs pédoncules. «Tous les vergers et toutes les variétés d'agrumes sont touchés. Certes, ce n'est pas calamiteux, mais les dégâts sont loin d'être négligeables», rapporte un citoyen de Semaoun, disposant d'un parcours d'orangers sur la rive droite de la Soummam. Un autre agrumiculteur opérant à Tazmalt évalue son manque à gagner à près de 20 % de sa production saisonnière. «C'est une perte sèche qui se dessine, même s'il est un peu prématuré pour pouvoir quantifier de manière précise l'ampleur des dommages», lâche-t-il, sur un ton amer. Interrogé sur l'état phytosanitaire des vergers d'agrumes et le niveau d'occurrence de la cératite sur les rendements, un agent de vulgarisation agricole tempère son incidence et relativise ses conséquences. «Nul ne peut nier l'impact de la cératite, et la présente saison ne fait pas exception. Pour autant, nous sommes loin du seuil de nuisance, tel que répandu par les échos de certains fellahs paniqués», rassure-t-il.