Ainsi, le sachet de lait est remis, comme par le passé, sous le manteau. Dans notre virée de jeudi, à travers les différents points de vente de la daïra des Ouadhias, nous avons constaté que ce produit de large consommation était pratiquement introuvable. Le seul établissement, pourtant très réputé pour la disponibilité de tous les produits, qui en dispose est pris d'assaut par de nombreux clients. Pour avoir deux sachets, il faut faire preuve d'une large patience et avoir des nerfs d'acier. Puisque les clients sont contraints de faire une longue chaîne devant la caisse pour acquérir le fameux sésame (le ticket) et ensuite refaire une autre interminable queue devant le camion livreur pour mettre la main sur le rare et précieux produit. Il est à signaler que beaucoup de clients repartent bredouilles car la quantité disponible est insuffisante, donc vite épuisée. Nous n'oublierons pas de sitôt, cette dame qui suppliait le livreur de lui vendre un sachet de lait : «C'est pour mes petits enfants», disait-elle. Les commerçants que nous avons interrogés à ce sujet s'accordent à dire : «Nous n'avons reçu aucun sachet depuis quatre jours, il semble que l'unité de production de Draâ Ben Khedda est confrontée au manque de poudre de lait.» Il est à signaler que le lait de vache, dont le prix est fixé à 35 DA le litre, est disponible depuis la rareté du lait en sachet courant qui est vendu jusqu'à présent à 25 DA. D'où l'appréhension des citoyens quant à une éventuelle augmentation de son prix. Il est à signaler que le lait lahda sur lequel les ménages se sont rabattus est vendu à 150 DA le paquet. Quant au lait en poudre destiné aux enfants en bas âge, il n'est accessible qu'à partir de 330 DA. C'est dire que les temps sont durs pour les chefs de famille qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les services censés assurer l'approvisionnement régulier du marché et surveiller les spéculateurs sont toujours déclarés aux abonnés absents.
