Ouled Bellil, une petite localité sise dans la périphérie sud de la ville de Bouira. Au bas-côté de l'autoroute Est-Ouest, et à proximité de l'oued puant appelé par ici D'hous. Les habitants, éparpillés sur ces terrains nus, ne savent plus à quel saint se vouer, dès lors qu'ils se considèrent comme étant des renégats ne bénéficiant ni des avantages de la ville d'à côté et ni encore moins de ceux du milieu rural dont fait partie leur localité. Accompagnés de certains habitants de cette bourgade oubliée, nous fîmes une virée qui nous renseigne sur le degré d'indigence lamentable que surmontent ses habitants dépourvus de tout. Notre escale au lieudit domaine Sâada, nous donne déjà un avant-goût de ce qui nous attendait par la suite. Par ici, les habitants se plaignent de la pollution des eaux due à l'enchevêtrement qu'il y a entre les conduites d'AEP et celles de l'assainissement (eaux usées). M. Rabah Zaïdi qui dit mener une longue et éprouvante bataille contre l'injustice qui règne de ce côté, ne nous cache pas sa déception devant l'attitude des autorités locales qu'il avait saisies à plusieurs reprises. « C'est une injustice caractérisée que celle d'accepter l'aide à l'habitat rural à un particulier ayant des amitiés du côté de l'APC, et la refuser à d'autres », avant d'ajouter, non sans dépit, que « le propriétaire d'une construction illicite, de surcroît érigée sur la fosse septique de la localité, n'a jamais été inquiété, alors que nous, autres habitants, nous ne cessons de subir des pressions ». Pour le cas de cette construction, nous l'avons vérifié de visu, et le comble était de voir les bases de la bâtisse installées au-dessus de cette fosse septique dont les cloisons sont encore là. Cette situation a, selon les habitants de la bourgade que nous y avons rencontré, empiré la pollution des lieux. Les égouts bouchés, déversaient par la suite leurs rejets un peu plus haut, à un endroit où une conduite d'eau est passée. Cependant, faut-il noter que l'APC de Bouira, a par la suite procédé à la réalisation d'une conduite d'eaux usées contournant la construction en question. Une conduite qui, sans régler définitivement le problème déverse directement ses saletés dans l'oued. Là, ce sont les habitants de la cité Zerrouki, sur l'autre rive, qui se trouvent affectés par ces rejets d'égouts. L'odeur nauséabonde qui se dégage et les nuées de moustiques qui envahissent les lieux laissent penser à une catastrophe écologique sans précédent. Dans ce cas, à qui la faute ? « Aux responsables municipaux », rétorquent les habitants des deux quartiers. Du côté des autorités, M. Larbi que nous interrogions à propos, en marge d'une visite du wali à l'université de Bouira, nous dira quant à lui que « des mesures ont été prises pour mieux canaliser les eaux usées de cette localité et des projets sont prévus pour mieux entretenir les lieux ». A propos des constructions illicites, sources de ces problèmes, le maire tranche sans sourciller en déclarant que « la réglementation s'applique à tout le monde, et les constructions illicite seront tout simplement démolies ». « Plus d'allégeance quant il s'agit de l'application de la loi », tranche-t-il. A présent, les choses semblent bien stagner encore, à en croire les habitants de ladite localité. Attendons donc pour voir les mesures qui seront prises par les autorités pour sortir ces pauvres citoyens de leur misère.