La salle d'attente et le couloir du siège de la daïra de Aïn Bessem, 22 km à l'ouest de Bouira, étaient remplis d'une foule de visiteurs venus en ce mardi matin faire part de leur mécontentement au responsable concerné. Tous n'ont qu'un mot à la bouche : le logement. Le leur qu'ils occupent depuis des années, quand il n'est qu'un vulgaire taudis composé d'une seule pièce où s'entassent plusieurs membres d'une même famille, c'est un réduit sis dans un haouch dont le propriétaire, alléché par une proposition d'achat, les menace d'expulsion. C'est en laissant fuser leurs doléances le barème ayant servi à établir la liste des bénéficiaires des 36 logements sociaux qui se trouvent attaqués par ce biais. Certains, comme Djamel, ce père de famille de trois enfants ayant déposé son dossier en 1995, ou Nouredine, ce père de trois enfants, également, ces deux dames qui portent en commun le prénom de Fatima Zohra, l'une veuve et mère de trois enfants et l'autre qui a une progéniture égale, mais dont le mari malade garde le lit, tous habitant dans un haouch évoquent leur situation intolérable. D'autres tout aussi mal logés dénoncent la façon dont la commission de daïra chargée de l'attribution des logements a procédé dans son travail. Aux dires de tous, des citoyens auraient bénéficié de cette mesure sociale, alors qu'ils n'ont ni autant d'enfants ni autant d'ancienneté en qualité de postulant à ce type de logement. Tout juste, père d'un enfant et ayant introduit leur dossier entre 2002 et 2004, ils passaient devant des père de familles beaucoup plus nombreuses dont les dossiers ensevelis sous une épaisse couche de poussière attendent depuis plus d'une quinzaine d'années que la chance leur sourit enfin. Quant à nous ayant réussi en jouant des coudes à nous frayer un chemin jusqu'au secrétariat, c'est pour nous heurter à l'excuse du chef de daïra de ne pouvoir nous recevoir, alléguant tout ce beau monde qui attendait son tour d'être reçu.
