Les citoyens du village Saïd-Abid, situé à 5 km à l'ouest de Bouira, ont barricadé, durant toute la soirée d'avant-hier, la route nationale menant vers Aïn Bessem pour protester contre la distribution des 100 logements évolutifs jugée “impartiale et injuste” par des dizaines d'habitants du village. Ces derniers sont passés à l'action en investissant la rue dès l'affichage des listes et n'ont rouvert la voie à la circulation qu'au terme de longues négociations avec l'officier de la Gendarmerie nationale. Celui-ci leur aurait promis de les accompagner le surlendemain auprès des services devant prendre en charge leurs recours. Pour rappel, les 100 logements qui viennent d'être attribués ont été finalisés en... 1998. Mais en 2001, soit trois années après la réception du projet et face à la lenteur de l'administration qui tardait à engager l'opération de distribution et l'étude des dossiers, les habitants du village Saïd-Abid étaient à bout et avaient décidé de squatter les logements. Et ce n'est que 18 mois plus tard que les indus -occupants ont été délogés par la force publique sur la base d'une décision de justice. Hier, en revanche, et en guise de protestation, les contestataires étaient nombreux à venir observer un sit-in devant le siège de la daïra de Bouira où des recours ont été déposés. Selon plusieurs mécontents qui se trouvaient sur les lieux, les responsables de l'APC n'auraient pas respecté le pacte contracté avec les habitants de Saïd-Abid et faisant état de l'attribution de 90% du quota des logements au profit de la population du village. “Nous avons compté 48 bénéficiaires issus du village, le reste sont tous des étrangers”, ont déclaré de nombreux mécontents. De son côté, le P/APC rejette l'idée dudit pacte en affirmant que les dossiers des demandeurs de logement ont été traités en toute transparence et en présence des représentants du comité de quartier. R. S.