C'est officiel. Le tribunal de Ziadia a enregistré, hier, une plainte déposée par le Cnapest contre le directeur de l'éducation, Ahmed Guellil. Le syndicat des enseignants du secondaire reproche à Guellil des propos diffamatoires avancés lors de la conférence de presse qu'il a tenue le 7 juillet en cours au siège de la direction. En accusant les membres du syndicat de cumuler des fonctions et certains de posséder même des entreprises, Guellil a-t-il commis un faux pas qu'il risque de regretter maintenant que ses détracteurs lui réclament des preuves devant la justice ? Il avait menacé en soutenant que les membres du Cnapest étaient exposés à de sérieuses mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement en accusant également les membres de la commission paritaire, selon lui, assujettis au syndicat, de divulguer des secrets professionnels en s'autorisant des déclarations à la presse, notamment au sujet des transferts des enseignants, à l'origine de la dernière tempête. Rappelons que le conférencier avait refusé de divulguer la nature du document sur lequel il a basé ses accusations et aucun journaliste n'a pu authentifier les pièces jugées compromettantes. Etait-ce du bluff de sa part ? La vérité devrait éclater devant la justice et l'accusé a intérêt à aller au bout de ses menaces si la plainte est jugée recevable. Il n'y a d'ailleurs aucune raison pour qu'elle ne le soit pas, affirme Abdelhafid Bousseta, président du bureau local du Cnapest, qui a tenu à nous informer que le service de greffe s'est engagé à répondre par écrit aux plaignants. Le bras de fer qui oppose la DE au syndicat franchit en tous cas un pas sérieux au moment où Guellil prépare ses bagages pour quitter son poste après presque une décennie de règne à Constantine. Un épisode symbolique et d'autant plus déterminant pour les deux parties en conflit. Si Guellil, qui se prenait pour un deus ex machina, risque de voir son dossier entaché au moment de dire au revoir, une victoire du Cnapest pourrait faire de ce dernier un acteur incontournable à Constantine, mais attention à la chute !