Samira Brahmia, une chanteuse et insrumentiste au talent avéré et à la voix très soul. Entretien Votre impression concernant votre participation au Panaf' 2009 ? C'est une lourde tâche pour nous artistes de participer au Panaf' parce que c'est un honneur. Ce Panaf' a beaucoup de sens pour moi. Cela fait longtemps que je me sens Africaine, et là c'est comme si on mettait les points sur les i. Je suis contente d'être là et de partager la scène avec de grandes pointures de la musique. J'ai eu la chance d'être invitée par Safy Boutella. Le Panaf' a été pour moi une occasion d'aller à la rencontre d'un public sympa, notamment à Alger, Cherchell et Constantine. Concrètement, c'est votre deuxième concert en Algérie après celui donné l'année dernière au théâtre de Verdure d'Alger… Il est clair que c'est un privilège pour moi d'être en Algérie. C'est une une sorte de reconnaissance par rapport à mon travail. Le Panaf' est une occasion de parler de l'Algérie autrement, de montrer qu'il y a différents styles et genres en Algérie. Avez-vous préparé quelque chose de spécial pour le Panaf' ? Je suis revenue avec un répertoire étoffé, mais pas nouveau. Je garde la surprise pour mon public. Je sais que je ne suis pas tellement connue, donc cela a été l'occasion, pour moi, de présenter un peu tout ce que j'ai fait jusqu'à présent. Bien sûr que j'ai fait des clins d'œil à Youcef Boutella en reprenant son morceau gnawi. Cela a beaucoup plu au public. J'ai également repris un morceau de jazz qui tombait super bien avec les circonstances. Samira Brahmia est-elle une chanteuse polyvalente ? Je pense être une chanteuse polyvalente. Mon but premier est de ne pas me cantonner dans un style précis. Je passe en toute aisance de l'arabe au français en passant par l'anglais. Je passe aussi de la pop au raï rock. Dernièrement, j'ai découvert le jazz. Cela me permet de me balader entre les différents styles. J'ai toujours été attirée par la pop, comme Tracy Chapman. En ce moment, je ne me sens pas attirée par plusieurs styles musicaux. J'éprouve le besoin d'écouter autre chose, de découvrir d'autres musiques. Vous semblez mieux maîtriser la scène qu'à vos débuts Il y a beaucoup de choses sur lesquelles j'ai évolué, dont le travail de la scène mais attention, je ne me considère pas comme une chanteuse accomplie. J'ai certes plus d'expérience mais il me reste encore beaucoup à apprendre. Il est clair que je gère mieux mon public. Pour moi, c'est un challenge que d'aller à la rencontre de mon public de ville en ville. Je fais les choses avec coeur et conscience mais il me reste beaucoup de choses à faire et à découvrir. Votre album Naylia sorti il y a trois ans demeure l'unique J'ai toujours dis que je n'étais pas une faiseuse d'albums. Je veux faire des albums de qualité. C'est la scène et les rencontres qui m'intéressent. Je ne pense pas refaire les albums avec les mêmes albums, même si ce sont des personnes auxquelles je tiens. J'attends que les occasions viennent à moi et qu'il y ait de belles rencontres pour faire de nouvelles choses. Comme j'ai commencé en allant vers là où on ne m'attendait pas, j'irai toujours là où on ne m'attend pas. Dans mon prochain album, il y aura de nouvelles collaborations et de nouveaux textes.