L'un des acquis majeurs du 2ème Festival panafricain d'Alger (Panaf 2009), est indéniablement celui de redorer l'image de l'Algérie, fortement malmenée par les médias occidentaux. En effet, toute une nouvelle génération d'Afrique subsaharienne ne connaît l'Algérie qu'à travers les images galvaudées par les chaînes satellitaires étrangères qui présentent les Algériens comme xénophobes, racistes, extrémistes et l'Algérie comme un pays où l'insécurité est maîtresse des lieux. Un pays où il n'est pas conseillé de se promener seul dans les rues. A ce sujet, Osée Colins Koagge, d'origine camerounaise, travaillant au CongoBrazzaville en tant que comédien de la troupe «Zenga Zenga» et également producteur et animateur d'une émission congolaise intitulée les Hommes et la Terre, confie : «Sincèrement beaucoup de délégations d'Afrique avaient peur de venir en Algérie car nous en avions une image négative, à cause des médias occidentaux. Personnellement, certains de mes compatriotes m'ont même déconseillé d'être présent au Panaf. Heureusement que je ne les ai pas écoutés, car j'ai découvert un pays magnifique. Lorsqu'on se promène dans la rue, de simples citoyens nous souhaitent la bienvenue. Concernant la sécurité, on s'est promenés tard dans la nuit et on n'a pas eu de problèmes. Aujourd'hui, je suis prêt à dire à mes compatriotes de venir visiter l'Algérie sans crainte car c'est un pays merveilleux.» Munie de sa caméra, Osée Colins Koagge ne cesse de prendre des images du Panaf et de poser avec des Algériens afin de montrer à son retour les raisons de son admiration pour l'Algérie. Il pense même à créer une émission télévisuelle intitulée «Tendons la main au Maghreb» afin de consolider les liens fraternels entre Africains qui sont nés à l'occasion du Panaf 2009. Par ailleurs, même d'un point de vue culturel, l'Algérie reste un pays méconnu en Afrique profonde et même au niveau des pays frontaliers. A ce sujet, cheikh Amadou Kotondi, directeur du Festival de marionnettes et metteur en scène de la compagnie Koykoyo du Niger explique : «Avec l'Algérie, nous partageons non seulement une frontière, mais aussi la religion. Nous avons une tradition d'échanges séculaire, mais sur le plan culturel nous ne nous connaissons pas. J'aurais aimé venir participer au Panaf avec une pièce algérienne. Mais je n'ai pas trouvé un seul texte d'un dramaturge algérien au Niger. Grâce au Panaf, j'ai pris des contacts et on essaye de voir avec mes frères artistes algériens les moyens de pérenniser ces liens grâce à des coproductions mixtes. Cela nous permettra de faire connaître la culture algérienne au Niger et dans d'autres pays africains.» Quant à Fardouza Moussa Egueh, comédienne et metteur en scène de la troupe djiboutienne la Voix de l'Est, également vice-présidente du comité olympique djiboutien, elle déclare avec enthousiasme : «Nous sommes enclavés dans une région anglophone et connaissons très peu l'Algérie. Le Panaf nous a permis de connaître d'autres cultures dans un esprit de convivialité et de fraternité. Cela nous a, surtout, permis de découvrir la culture et le peuple algérien qui est vraiment accueillant et très hospitalier.» S. A.