L'Algérie a engrangé 19,9 milliards de dollars de recettes d'hydrocarbures au premier semestre de l'année 2009. Ces recettes sont en forte baisse par rapport à la même période de l'année 2008 (40 milliards de dollars, soit une réduction de 50%). C'est ce qu'a révélé Mohamed Meziane, président-directeur général du groupe Sonatrach, dans une intervention sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. M. Meziane a souligné que « ce chiffre n'est pas loin de celui réalisé au cours du premier semestre de l'année 2007, qui reste la meilleure référence, avec 21 milliards de dollars ». Cet écart est imputable, selon lui, à la chute des prix jusqu'à 33 dollars le baril de brut en décembre dernier contre près de 150 dollars en juillet 2008. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, avait déjà estimé en mars dernier que les recettes pétrolières de l'Algérie devraient se situer entre 30 et 40 milliards de dollars, loin des 76 milliards de l'année 2008. Le PDG de Sonatrach se montre rassurant. « L'Algérie assurera ses engagements en ce qui concerne le plan de développement et d'investissement de Sonatrach et notre système financier nous permettra d'apporter une contribution en cas de nécessité », dit-il, en indiquant qu'« elle poursuit ses projets de développement gazier et pétrolier ». L'invité de la radio prévient par ailleurs de l'arrêt des projets qui pourrait, à ses yeux, « coûter plus cher » au groupe Sonatrach. Rappelant au passage que les capacités de production de pétrole de l'Algérie sont actuellement de 1,45 million de barils/jour (mbj), il précise que la production réelle est de 1,2 mbj. Un seuil de production réalisé en application des décisions de réduction de la production prises par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en 2008. S'agissant du programme d'investissement de Sonatrach en Afrique subsaharienne, M. Meziane a rappelé que leur montant global était de l'ordre de 600 millions de dollars. Un investissement qui est appelé à connaître une augmentation en fonction des résultats de la prospection, souligne-t-il encore. Sur sa lancée, M. Meziane a indiqué que le programme de développement à l'international engagé par Sonatrach ambitionnait de générer des ressources additionnelles à travers l'investissement industriel, l'activité de commerce et de transport maritime ainsi que la diversification des services. Le patron de Sonatrach a évoqué également le méga-projet de gazoduc Transsaharian Gas Pipeline (TSGP). Doté de plus de 10 milliards de dollars, le TSGP devrait acheminer 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Europe via l'Algérie et le Niger à partir de 2015. Selon M. Meziane, le projet en question avait franchi une importante étape dans sa concrétisation avec la signature, début juillet à Abuja, de l'accord intergouvernemental portant sur sa définition. « L'accord signé entre l'Algérie, le Nigeria et le Niger devrait donner enfin le feu vert aux compagnies nationales pétrolières respectives pour lancer la phase de définition de ce projet structurant qui va participer à l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel », fera-t-il savoir. Pour rappel, de nombreux groupes pétroliers étrangers à l'instar de Eni, Gazprom et Total ont déjà manifesté leur intérêt à participer à la réalisation de ce projet.