– Pouvez-vous nous donner un bref aperçu sur ces 60 années passées au service de ce sport-roi? J'ai débuté le football très jeune à l'école Jules Ferry de Saïda en 1945 /1946 avec Medeghri Ahmed (le défunt ministre de l'Intérieur) et Boualem Zeggai, ex-maire de la ville après l'Indépendance. En 1951, la sélection de football de l'Oranie a croisé le fer avec la sélection marocaine dans laquelle jouaient à l'époque Just Fontaine Millazo et Chicha qui ont fait, plus tard, une grande carrière footballistique. – Puis, vous êtes parti en France? J'ai joué auparavant à Saïda durant les années 51, 52. Puis, de 54 à 56, j'ai évolué dans l'un des plus grands clubs d'Algérie de l'époque qui était le SCBA de Sidi Bel Abbès. De là, je suis parti en France où j'ai évolué en tant que joueur professionnel au Racing Strasbourg, AS Béziers puis j'ai été transféré chez les Girondins de Bordeaux et, ensuite, j'ai joué au sein de l'équipe nationale du FLN de 1959 à 1960. – Vous aussi avez assumé plusieurs autres fonctions? Assurément ! J'ai été joueur, entraîneur de plusieurs clubs, directeur de la Jeunesse et des sports, entraîneur de l'Equipe nationale de 1967 à 2002 en compagnie de Leduc, instructeur de football à Paris depuis 1967, membre de la CAF et directeur technique et, maintenant, président de la ligue régionale de football. – Que pensez-vous de l'Equipe nationale actuelle? Je pense qu'on peut déduire de grandes satisfactions de notre qualification en Coupe d'Afrique et Coupe du monde. Cependant, il y a un petit regret, il n'y a pas de joueurs du crû. Il faut reconnaître que nous n'avons pas beaucoup de bons joueurs chez nous en raison de l'instabilité des entraîneurs, peu de compétences réelles. Il y a la théorie mais c'est mieux qu'on ait aussi la pratique, l'expérience. Il y a de la défaillance au niveau de la formation; à tous les niveaux, il manque de la rigueur. – L'Equipe nationale au Mondial, qu'en pensez-vous? Si le facteur chance se réalise, on peut aller loin car les rencontres peuvent se jouer sur un détail. Nous déplorons les blessures de nos joueurs, nos actions offensives ont été concrétisées par des défenseurs. Entre le schéma tactique et la réalité du terrain, c'est deux choses différentes. Je vois un football d'ensemble avec un minimum de deux attaquants, un seul joueur en pointe cela fatigue énormément, l'attaquant ne peut sillonner tout cet espace devant la supériorité numérique des défenseurs. L'équipe nationale a sa disposition. Il n'y a jamais eu autant de moyens que cette fois-ci. Pour les joueurs en manque de compétitions, ils peuvent se surpasser s'ils sont animés de volonté et de détermination et faire un bon Mondial. – Le centre de formation tant attendu à Saïda? On attend depuis 1981. Dernièrement, le ministre de la Jeunesse et des sports nous a promis que nous aurons notre centre; le plan se trouve au niveau de la wilaya.