La baisse des tarifs de connexion ADSL grand public (Easy et Fawri 128 k) décidée au début de l'année 2008, à grand renfort médiatique par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (PTIC), n'a finalement pas fait long feu. Les abonnés aux connexions à haut débit, Easy et Fawri, qui se sont présentés hier matin aux guichets d'Algérie Télécom pour renouveler leurs abonnements, ont eu la désagréable surprise de constater que le montant des prestations a pratiquement doublé. Le prix de la connexion ADSL est ainsi passé de 551,4 DA hors taxe le mois à 1028,04 DA, auquel il faut ajouter une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 7%. Le prix de la connexion Farwi, autrefois moins cher que celui d'Easy, a, sans explication aucune, été aligné sur le prix le plus élevé de cette dernière, pénalisant du coup ceux qui avaient, pour des raisons financières, opté pour la formule la plus économique. Les journalistes et le personnel d'Algérie Télécom, qui avaient auparavant droit à des remises de prix conséquentes, ne bénéficient plus, pour on ne sait quelle raison, de cet avantage. L'abandon par les pouvoirs publics algériens de la politique de promotion de l'usage de l'internet au profit du plus grand nombre de citoyens s'explique, sans doute, par les pertes subies par les opérateurs publics et privés de haut débit, mais plus encore par l'opérateur historique Algérie Télécom, qui n'arrive pas à recouvrer les créances qu'il détient sur les entreprises utilisant son serveur. Mises à mal par les prix exagérément bas imposés par les pouvoirs publics sans aucune compensation, ces dernières n'arrivent effectivement pas à dégager des marges suffisantes pour faire face aux coûts des prestations que leur facture Algérie Télécom. Pour que la baisse des tarifs de l'ADSL puisse profiter à la fois aux clients, au détenteur du réseau fibre optique à haut débit et aux opérateurs privés, il aurait fallu que l'Etat prenne en charge le différentiel de prix au titre de compensation de service public. Un budget spécial aurait dû être ouvert à cet effet, dès lors que la décision de baisse des prix de l'ADSL fut prise en mars 2008. Rien n'ayant été fait dans ce sens à ce jour, il apparaît bien clair que le ministère concerné ne tient absolument pas à assumer les conséquences financières de son acte. Un bel exemple d'impasses auxquelles conduisent les décisions politiques à relents populistes !