Photo : Zoheir Par Ziad Abdelhadi L'Etat a inscrit dans son programme de développement la nécessité de rendre accessible l'ADSL à tous les citoyens où qu'ils se trouvent. Pour ce faire, de lourds investissements vont être consentis. Pour l'heure, l'accès à l'ADSL n'est possible que dans les grandes villes du pays. Et, là, tout ne baigne pas dans l'huile puisque, de temps à autre, il est fait cas par des citoyens d'une qualité de service qui laisse à désirer. Et ce, au point que certains abonnés se disent arnaqués par l'opérateur historique. Nombreux sont ceux qui, après avoir souscrit un abonnement auprès de l'opérateur historique, que ce soit des connexions filaires ou mobiles, rencontrent des difficultés à user de cet outil informatique sans coupure, ou de longues attentes de connexion. Pis, l'abonnement au haut débit se transforme, souvent, en petit débit. Cela provoque l'ire chez ces catégories qui ont payé au prix fort leur abonnement mais qui, dans le concret, ne savent plus s'ils font partie des abonnés au haut débit. Par ailleurs, les désagréments à répétition ne font que pousser les internautes de chercher le meilleur provider. Et, dans ce registre, ils ne sont pas nombreux à assurer une connexion à haut débit en continu. En somme, des offres de service pas toujours à la hauteur. Devant cet état de fait, nos internautes ne comprennent pas pourquoi au lieu que la tutelle apporte des améliorations dans l'accès au réseau Internet, elle décide d'augmenter ses tarifs. Pour rappel, les prix, en 2008, ont pratiquement doublé et cela après que le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC) eut annoncé au début de cette même année, à grand renfort médiatique, la baisse des tarifs de connexion ADSL grand public, notamment l'offre Easy et Fawri 128 k. Car, faut-il le souligner, les abonnés aux connexions à haut débit, Easy et Fawri, ont eu à l'époque la désagréable surprise de constater que le montant des prestations avait pratiquement doublé. Le prix de la connexion ADSL est, ainsi, passée de 551,40 DA hors taxe le mois à 1 028,04 DA, auxquels il faut ajouter une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 7%. Le prix de la connexion Farwi, autrefois moins chère que celui d'Easy, a, sans explication aucune, été aligné sur le prix le plus élevé de cette dernière, pénalisant du coup ceux qui avaient, pour des raisons financières, opté pour la formule la plus économique. Depuis, c'est l'imbroglio. Certes, le premier responsable du secteur de l'époque avait annoncé des réductions de 50% mais jusqu'à présent rien n'a été fait dans ce sens. C'est à croire que les pouvoirs publics ont abandonné l'idée de réduire les tarifs sans pour autant fournir d'explications alors qu'il est évident qu'une décision de réduire les tarifs d'accès au haut débit relève de la volonté politique de nos décideurs. Du côté des ISP (fournisseurs d'accès à la Toile), on rejette l'idée de revoir les tarifs à la baisse sous prétexte qu'ils n'arrivent pas à dégager des marges suffisantes pour faire face aux coûts des prestations que leur facture Algérie Télécom. Selon des observateurs, pour que la baisse des tarifs de l'ADSL puisse profiter à la fois aux clients, au détenteur du réseau fibre optique à haut débit et aux opérateurs privés, il aurait fallu que l'Etat prenne en charge le différentiel de prix au titre de compensation de service public. Un budget spécial aurait dû être ouvert à cet effet, dès lors que la décision de baisse des prix de l'ADSL a été prise en mars 2008. Rien n'a été fait dans ce sens, à ce jour, ce qui induit des commentaires. Le plus répété et qui fait l'unanimité dans le milieu des prestataires d'accès au réseau Internet et chez les internautes pour qui «il apparaît bien clair que le ministère concerné ne tient absolument pas à assumer les conséquences financières de son acte». Un acte qui, d'ailleurs, a ses partisans puisque, selon des connaisseurs de la question, une baisse des prix d'accès Internet entraînerait le dédoublement de foyer connecté mais avec une piètre qualité de connexion. D'autant plus que ces derniers sont convaincus qu'une baisse des prix «sera une faute grave qui ne fera qu'amplifier les tensions et le ras-le-bol des usagers de la Toile». Notons, par ailleurs, qu'un grand nombre d'internautes, si ce n'est la majorité, se demande «si cette baisse des prix attendue n'est pas un frein qui va immobiliser le haut débit, en Algérie, et, par voie de conséquence, remettre aux calendes grecques la généralisation du haut débit». Ces derniers n'ont de cesse de faire savoir qu'ils demandent seulement du haut débit et non pas une baisse des prix d'accès car, pour eux, «un débit meilleur permettrait à tout internaute de créer son propre blog sans trop galérer et aussi s'exprimer à travers une Web radio hébergée chez lui». Pour départager les partisans de la baisse des prix et ceux qui sont contre, il suffirait de se référer à l'expérience de nos voisins tunisiens et marocains qui ont réussi à déployer chez eux le vrai haut débit sans pour autant revoir à la baisse les tarifs.