Après l'échec du projet de partenariat avec la firme coréenne LG, l'ENIE est-elle toujours en mesure de faire face à des concurrents nationaux et étrangers présents plus que jamais sur le marché algérien ? Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, en visite de travail jeudi à Sidi Bel Abbès, a avancé l'idée d'un partenariat avec une firme chinoise pour consolider la position de l'ENIE sur le segment très concurrentiel de l'électronique grand public, en particulier celui des téléviseurs. «L'ENIE peut prétendre à rester un pôle électronique important, au vu des nouvelles dispositions financières prises par l'Etat pour l'assainissement des entreprises publiques. Le projet de partenariat avec les Chinois vise justement à développer des équipements bénéficiant d'une technologie de pointe», a-t-il déclaré au siège de l'entreprise. M. Temmar, qui n'a donné aucun détail sur ce futur partenariat avec les Chinois, a conditionné sa réussite par la mise à niveau technologique de l'ENIE. «Le développement des technologies électroniques constitue une priorité pour l'entreprise», a-t-il indiqué, précisant que la région de Sidi Bel Abbès dispose «de grands atouts devant lui permettre de s'ériger en pôle national de l'industrie électronique». Un pôle industriel qui, dit-il, englobera d'autres sociétés privées et publiques du secteur, mais également l'usine de fabrication de matériel militaire, laquelle est en voie de finalisation au niveau de l'ex-unité des sous-ensembles électroniques, dans l'enceinte du complexe électronique. Il s'agit, en fait, d'un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) relevant du secteur économique de l'ANP. Il assurera la conception, la fabrication et la commercialisation de matériel électronique et de transmission militaire. S'agissant des dispositions gouvernementales portant sur l'effacement des dettes de l'ENIE (1500 milliards de centimes) et la mise en pratique d'un plan d‘investissement de 500 milliards de centimes, M. Temmar a affirmé que «le processus d'assainissement de l'entreprise a été enclenché en 2009 et devrait s'achever avant la fin de l'année 2010». Sur un autre chapitre, le ministre est resté évasif concernant le projet ENIE-Solar qui prévoit la construction de panneaux photovoltaïques et la reconversion de l'unité semi-conducteurs en une unité de fabrication de solutions solaires. «Nous sommes en négociation avec Sonelgaz pour la création d'une joint-venture avec l'ENIE dans le domaine de l'énergie solaire», a-t-il dit. Pour rappel, un contrat de partenariat a été conclu en 2008 entre l'ENIE et la société espagnole Isofoton pour la fabrication de panneaux photovoltaïques. Sauf que, depuis, seuls quelques échantillons de lampadaires solaires ont été produits alors que le contrat en question prévoyait la commercialisation à grande échelle de solutions solaires à partir de 2009. Pour le seul marché national, les besoins en panneaux photovoltaïques se situent aux environs de 100 Mwc pour les cinq années à venir, selon des ingénieurs d'ENIE-Solar. Un nouveau DG à l'ENIE M. Dadou est le nouveau directeur général par intérim de l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) en remplacement de M. Sahouli. Il a été installé dans ses nouvelles fonctions, en avril dernier, par le conseil d'administration de l'entreprise. L'ENIE a, en quatre années, «consommé» trois directeurs généraux. 30% de parts de marché L'ENIE, créée en 1982 suite à la dissolution de l'ex-Sonelec, est située dans la zone industrielle de Sidi Bel Abbès. «L'entreprise est née de la volonté d'offrir une marque algérienne en se basant sur une connaissance approfondie des produits électroniques», souligne M. Yahiaoui, cadre dirigeant de l'ENIE. La fabrication et le montage des produits électroniques sont, ajoute-t-il, les activités principales de l'entreprise afin d'offrir le choix d'une gamme variée de téléviseurs CRT, de LCD, de produits audio, de solutions photovoltaïques et de matériel informatique de sa filiale Alfatron basée Hassi Ameur (Oran). En plus de ses unités de fabrication, l'entreprise est dotée de quatre unités commerciales (Sidi Bel Abbès, Blida, Sétif et Laghouat), de 42 points de vente et d'un réseau secondaire qui compte 500 revendeurs. A travers son réseau de service après-vente couplé aux points de vente répartis à travers le territoire national, l'ENIE arrive, malgré une concurrence des plus déloyales, à se maintenir sur le marché de l'électronique grand public. Longtemps leader dans ce domaine, l'ex-Sonelec a réussi à se positionner sur le marché algérien avec une part de marché avoisinant les 30% en 2009, selon M. Yahiaoui. Employant actuellement quelque 2000 agents et cadres dans ses différents domaines d'activité, l'entreprise ambitionne de se maintenir parmi les grands fabricants en Algérie pour un marché national qui avoisine 1 000 000 TVC/an.