Une demande d'audience, cosignée par les syndicats des chauffeurs de taxi à Alger (UGTA, Unact et Ugcaa), a été adressée à la direction des transports, sans toutefois avoir d'écho favorable. «Nous avons envoyé une demande d'audience au directeur des transports. Dix jours après, nous n'avons reçu aucune réponse. Nous allons envoyer une lettre de rappel et si la direction s'ingénie à nous ignorer, nous allons être plus intransigeants», menace M. Tabet, responsable à la section des chauffeurs de taxi de l'UGTA. Les problèmes réitérés par les syndicats n'ont pas été réglés après le dernier débrayage de trois jours. «Les commissions techniques de wilaya et nationales ne se sont toujours pas réunies, alors que c'est le seul cadre privilégié pour un dialogue serein entre les parties. En plus du problème des créances impayées, les chauffeurs se trouvent actuellement confrontés à la délivrance du livret de place sans concertation avec les syndicalistes qui voient arriver dans un secteur déjà saturé des chauffeurs sans expérience. Quelque 2000 dossiers de demandes de permis sont en attente», se désole Aziouez, de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT). L'autre cible des représentants des «taxieurs», est l'Etablissement de gestion de la circulation et des transports urbains (EGCTU), EPIC de la wilaya chargé de la gestion de la station interwilaya du Caroubier. «L'Egctu, dont le seul rôle est de prendre en charge les stations, s'ingère dans le travail courant des syndicats. Au lieu de faciliter le travail des chauffeurs de taxi interwilayas, les responsables décident du fonctionnement des lignes et du nombre de chauffeurs», relève Aziouez, qui souligne que seuls les représentants des chauffeurs sont habilités à pointer les chauffeurs et décider des dessertes vers les wilayas, «comme cela se fait depuis plusieurs années». L' «extension» de la station n'a pas été ouverte et les chauffeurs de taxi se morfondent à plusieurs au Caroubier. «La semaine dernière, une voiture a pris feu. Tout le parc aurait brûlé, n'était l'intervention des autres chauffeurs. La station est infestée de gens peu recommandables et de voleurs, mais l'Egctu ne s'en soucie guère», s'indigne M. Tabet. Aziouez affirme ignorer, pour sa part, la raison de la non-ouverture de la station promise aux chauffeurs de taxi qui était localisée à la rampe Magenta, à proximité de la gare d'Alger. Nous avons vainement essayé de contacter, dans l'après-midi d'hier, la direction de l'Egctu sans résultat. Les syndicats qui ont organisé en février un débrayage menacent d'un nouveau mouvement de protestation plus dur. «Si nous ne recevons pas de réponse, nous serons dans l'obligation d'appeler à une grève, mais cette fois-ci, elle sera illimitée», menace Aziouez.