Alors que la capitale manque cruellement d'espaces dédiés à la détente et à la villégiature, le peu de forêts qui ont échappé, par on ne sait quel miracle au détournement du foncier et à la dégradation programmée de ces dernières années, ne semblent aucunement susciter auprès des pouvoirs publics un quelconque intérêt. A l'est de la capitale, des travaux de réhabilitation ont été menés à terme au niveau de la forêt de Béni Mered dans la commune de Bordj El Kiffan, et d'autres sont en cours de réalisation au niveau du petit bois de Bousakloul, dans la commune de Aïn Taya. Bien que ces travaux aient été favorablement accueillis par la population locale, il n'en demeure pas moins que la suite des dispositions devant sauvegarder ces sites forestiers de la dégradation n'ont paradoxalement pas été prises par les pouvoirs publics. A Beni Mered, le bois qui s'étend sur une superficie avoisinant les 9 hectares se trouve toujours sous l'emprise d'indus occupants, qui y ont élu domicile en y installant une trentaine de baraques de fortune, dénaturant ainsi complètement la vocation première de ce bois. Partiellement aménagé durant les années 1980, le bois offrait aux visiteurs un minimum de commodités. «Il y avait des bancs où les gens pouvaient s'asseoir, des buvettes et des kiosques», nous dira un habitué des lieux, avant d'ajouter : «Ces installations ont toutes subi des actes de vandalisme et le lieu est devenu un endroit où des individus s'adonnent à la consommation d'alcool et de drogue.» Sommairement aménagé, le bois de Beni Mered offrait pourtant de très grandes potentialités. Aujourd'hui, cette forêt pourra retrouver son rayonnement d'antan grâce à ces nouveaux aménagements qui comportent une clôture et des agencements urbains récréatifs, ainsi que des infrastructures sportives. Toutefois, une virée dans cette forêt renseigne sur le peu d'intérêt que portent les responsables locaux à la sauvegarde de ces nouveaux aménagements, car le site se trouve dépourvu de gardiens, et donc livré à l'incivisme de certains citoyens peu soucieux de l'environnement. A peine ces travaux achevés, les actes de vandalisme ont repris de plus belle. Des énergumènes ont même arraché le fer forgé de la clôture nouvellement posée et les ordures se sont amoncelées dans les moindres recoins de la forêt, donnant une image peu reluisante de celle-ci. Quant au petit bois de Bousakloul, qui se trouve à l'entrée de la commune de Aïn Taya, des travaux d'aménagement sont actuellement en cours de réalisation, mais faut-il encore rappeler que la municipalité, à qui incombe désormais la tâche de gérer ce lieu, doit prévoir l'installation d'une loge pour les gardiens qui assureront la protection du site contre les actes de déprédation. Au centre-ville, les multiples espaces récupérés après le séisme de mai 2003, et qui devaient, selon les responsables de la wilaya, servir pour l'aménagement de jardins publics, ont tous été «dévoyés» de cette destination pour servir de parkings.